“Quelles sont les aspirations des jeunes diplômés de 18 à 24 ans en matière de travail, et quel est leur rapport à l’entreprise ?” Cette question est encore d’actualité, même plusieurs mois après la parution de cet article du Parisien étudiants que nous vous partageons ici bas. Si l’article parle des jeunes français principalement, force est de noter que le constat est le même partout ailleurs, ainsi qu’à Maurice. Cette étude a été réalisée par la Fondation de recherche française Jean Jaurès en partenariat avec la Macif et BVA.
Après les vagues de Covid et les préoccupations croissantes sur l’environnement ou le pouvoir d’achat, voici les grandes attentes des jeunes diplômés par rapport à leur futur employeur et manager. Depuis la crise sanitaire et la mise en valeur de métiers ou entreprises utiles contre le Covid ou la défense de l’environnement, plus de la moitié des jeunes s’estiment être davantage en recherche de sens et d’engagement dans le cadre de leurs études ou de leur vie professionnelle (56%).
Épanouissement professionnel
1/3 considère que la préservation de l’environnement est un sujet prioritaire dans l’engagement des entreprises, un pourcentage qui augmente par rapport à 2021. 13% souhaiteraient s’engager plus en profondeur au sein d’une entreprise en y prenant des parts.
Ils sont 40% à déclarer que l’un des rôles principaux d’une entreprise en 2022 est de donner les moyens à ses salariés de s’épanouir professionnellement (contre 34% en 2021) et 38% d’être utile pour la société. Les deux tiers des jeunes actifs souhaitent avoir la possibilité de se libérer du temps pour avoir un engagement, tout en étant rémunérés (67%), c’est surtout le cas chez les 21-24 ans (71%).
Le salaire demeure un critère essentiel
Concernant le management, 31% des jeunes interrogés attendent de leur responsable qu’il crée un environnement de travail épanouissant et qu’il reconnaisse le travail accompli (30%). Pour 37%, l’idée de s’ennuyer au travail et de ne pas être intéressés par leur travail génère une angoisse. Alors que 29% constatent un manque de confiance et d’autonomie de la part de leur manager, plus d’un jeune sur trois déplore le manque de prise en compte de la voix des salariés dans l’entreprise (34%).
Pour 51% des jeunes interrogés, le rôle premier d’une entreprise est de créer de l’emploi et d’embaucher, soit en légère baisse par rapport à 2021 (57%)… avant d’être utile pour la société ou d’anticiper les transformations sociales et environnementales de la société. Pour 17% d’entre eux, l’entreprise doit également permettre d’accéder à l’autonomie financière. Comme en 2021, les jeunes attendent de leur travail avant tout une bonne rémunération (43%), et d’avoir une activité intéressante (32%). D’ailleurs, pour près de la moitié des jeunes (46%), l’idée de ne pas gagner suffisamment d’argent est une source d’inquiétude, et l’argent est un motif d’une vie réussie pour 21% d’entre eux (25% chez les hommes).
L’employeur idéal est une entreprise… locale !
Concernant les conditions de travail et le télétravail, élément majeur de la vie de bureau ces dernières années : 44% souhaitent en bénéficier (et 63% des jeunes ayant un diplôme égal ou supérieur à bac +3) et seulement 13% des jeunes souhaiteraient avoir par exemple la possibilité de travailler dans un flex office (partage des bureaux non attitrés).
L’entreprise locale demeure le modèle d’entreprise idéale pour une majorité relative de jeunes, devant l’entreprise de l’économie sociale et solidaire et la start-up. Un élément semble présent tout au long de cette nouvelle vague d’enquête : une demande d’enracinement, de sérénité et de stabilité chez les jeunes dans leur vie professionnelle et leur vie tout court. Cette demande pour davantage d’enracinement s’illustre, par exemple, quand 37% rêvent de rejoindre une entreprise locale (qu’il faut entendre ici comme une entreprise en lien avec son territoire, l’inverse d’une entreprise « hors sol »), bien loin devant la start-up (23%) et l’entreprise du CAC 40 (14%).
La crise sanitaire entraîne un besoin de plus de stabilité chez eux : ainsi, 30% des jeunes s’imaginent rester au sein de la même entreprise autant que possible (2 points de plus qu’en 2021), contre 20% qui s’imaginent plutôt changer d’entreprise à plusieurs reprises.