Kevin Venkiah (président de Mauritius Rugby) : « Je me bats depuis plusieurs années pour faire grandir le rugby à Maurice »

Cette année, le rugby mauricien a franchi un palier avec l’organisation du Ciel Mauritius 7’s, une étape cruciale dans la course pour la qualification aux Jeux Olympiques 2024. Si la sélection masculine a décroché une honorable cinquième place à ce tournoi et que l’équipe nationale féminine, classée septième en Zambie, continue de progresser, le président de Mauritius Rugby, Kevin Venkiah, nous indique que pour les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), les deux groupes seront compétitifs.

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Après l’organisation du Ciel Mauritius 7’s, une première pour Maurice, quels sont vos sentiments ?

Sur l’organisation, je pense que c’est quelque chose que nous avons réussie, avec notamment les félicitations de Rugby Afrique et les différents joueurs et staff qui n’ont pas hésité à nous dire que tout a été fait de manière professionnelle et qu’ils étaient très contents que Maurice ait pu relever ce défi .

Selon vous, qu’est-ce qui a fait que l’organisation a plu à ces professionnels ?

Il ne faut pas oublier que j’étais le président du club de rugby français Bordeaux-Bègles et j’ai voulu faire quelque chose de similaire à Maurice. Il faut dire aussi que sur l’île, nous avons beaucoup de personnes compétentes dans les différents secteurs pour organiser un tel événement. Nous avons eu presque un sans-faute sur cette organisation, et pour ça, je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué, notamment les bénévoles, le ministère des Sports, le Comité olympique mauricien, pour que cette compétition se passe de la meilleure des manières…

Peut-on s’attendre que Maurice puisse organiser un gros événement cette année ou en 2024 ?

Pour cette année je ne pense pas, car ce sera trop juste, mais pour l’année prochaine, je pense que ce sera faisable. Je vais rencontrer les membres de World Rugby la semaine prochaine, justement pour parler du calendrier 2024. Nous avons réalisé quelque chose qui a eu une répercussion positive pour les prochaines années.

La non-qualification de la sélection de Maurice pour la prochaine Coupe d’Afrique est-elle venue gâcher la fête ?

Il y a certainement de la déception, mais la sélection nationale a une moyenne d’âge de 21 ans, et je pense que les joueurs peuvent encore grandir. Ils sont d’ailleurs sortis grandis en affrontant des équipes comme l’Algérie, la Côte D’Ivoire et le Sénégal.

Face à la Côte D’Ivoire, Maurice était à une transformation de la qualification…

C’est là qu’on arrive à voir de grandes et petites équipes. Je suis sûr que les rugbymen mauriciens dans deux ans vont mieux gérer ces instants de match, qui nécessitent beaucoup de concentration, mais également de chance.

En ce qu’il s’agit de la sélection féminine, elle n’a pu faire le poids en Zambie. Que pensez-vous de cette prestation ?

C’est un peu similaire avec le groupe masculin. J’en ai parlé avec le DTN, Jean-Baptiste Gobelet. Cette sélection est assez jeune, et cela ne fait que deux ans qu’elles sont actives dans les différentes compétitions. Je pense qu’elles commencent à prendre un peu en maturité, et en plus, il y a beaucoup de jeunes qui montrent le bout du nez. Je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. Dans les cinq ou six ans à venir, cette équipe féminine sera encore plus compétitive.

Plusieurs joueuses déplorent que Mauritius Rugby met beaucoup plus l’accent sur le rugby masculin que féminin. Comment réagissez-vous ?

Je ne sais pas dans quel sens elles disent cela. Nous leur donnons les mêmes facilités que les rugbymen. Avec mon emploi du temps, j’ai probablement manqué des séances avec elles, mais je vais en parler avec elles, et s’il y a un problème, au sein de la fédération, nous allons le résoudre.

Après les sorties des équipes nationales, quel est le plan de Mauritius Rugby pour 2023 ?

Avec le ministère des Sports, nous allons mettre en place le rugby dans les écoles privées et publiques. Mon souhait serait d’organiser un grand championnat intercollèges avec une finale qui se jouera lors d’un match de World Series.

Où en est le dossier du terrain de rugby à Canot ?

Je ne sais plus. Nous avions bien commencé, mais après tout s’est arrêté. Je n’ai pas besoin d’un stade, je n’ai besoin que d’un terrain plat, de deux ou trois arpents, où je pourrai réunir les amoureux du ballon ovale ou ceux qui veulent le découvrir. Je ne sais pas pourquoi cela prend autant de temps, c’est peut-être parce que c’est le rugby, mais je n’ai pas de réponse claire. Je me bats depuis plusieurs années pour faire grandir cette discipline, et si je n’avais pas à cœur la progression du rugby à Maurice, j’aurais démissionné depuis longtemps.

Pensez-vous subir une injustice, sachant que le rugby, depuis 2018, est le seul sport collectif à avoir brillé sur la scène continentale ?

À la suite du Ciel Mauritius 7’s, nous avons eu rapidement un rendez-vous avec le ministre Stephan Toussaint. Je pense qu’il va changer d’avis et je suis même prêt à rencontrer le Premier ministre pour discuter des valeurs et de la progression que peut apporter le rugby à la République de Maurice. Nous avons besoin d’aide matérielle afi n de soutenir les petits clubs comme les Cyclones de Bel Ombre, qui ont besoin d’un espace pour s’entraîner, car il faut savoir que des jeunes issus de cette équipe ont défendu les couleurs de Maurice.

Venons-en aux JIOI. Après le bronze de la sélection masculine en 2019, pensez-vous que la médaille puisse changer de couleur ?

Oui. Les garçons ont gagné en maturité, et là, pour les prochaines semaines, ils vont s’entraîner à une allure de deux fois par jour. Ils ont un plan d’entraînement bien établi, mais le seul problème c’est que nous n’avons pu faire de stage à l’étranger, et cela peut s’expliquer par les moyens fi nanciers qui sont mis à la disposition de la fédération. La sélection nationale a démontré qu’elle pouvait prendre le dessus sur les grandes équipes du continent, et si Madagascar sera certainement le favori le mois prochain, je suis persuadé qu’on croisera les Malgaches en finale.

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