Le Sommet pour un nouveau pacte financier, organisé à l’initiative du président de la République français, Emmanuel Macron, a pris fin hier. Maurice y était représentée par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui a ainsi échappé à la PNQ du leader de l’opposition qui lui était destinée, et qui était consacrée aux activités de la Mauritius Africa Fund Ltd, qui malgré les millions de roupies provenant des fonds publics, et donc des contribuables, n’est toujours pas en mesure de présenter des projets concrets huit ans après sa création.
À Paris, aux dernières nouvelles hier après-midi, le président Macron a parlé de consensus pour réformer le système financier mondial afin de le rendre « plus efficace et plus équitable », et ce, dans un discours prononcé en clôture de ce sommet consacré à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique. Parmi les premières mesures concrètes rapportées dans la presse française figurent la restructuration de la dette de la Zambie, la réallocation aux pays vulnérables de USD 100 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS), qui pourront être utilisés pour le développement et la transition climatique.
Il a aussi été question de la mise en œuvre d’une promesse formulée en 2009 par les pays développés de débloquer USD 100 milliards par an à partir de 2020 pour aider les pays pauvres face au réchauffement climatique, qui était jusqu’ici restée lettre morte. Cette promesse devrait être tenue cette année. Il n’est pas, à ce stade, clair quant à savoir quel sera le mécanisme de suivi, bien qu’une réunion de suivi soit prévue dans deux ans. Il faudra attendre le retour du ministre de Finances pour savoir comment Maurice, reconnue comme un pays vulnérable, pourrait bénéficier de cette annonce, malgré son niveau de revenus. On connaît l’importance pour Maurice de l’aide internationale dans la mise en œuvre de son programme d’adaptation, tenant en compte que la hausse de température semble, à ce stade, inévitable.
Les autorités gouvernementales ainsi que les partis de l’opposition ont toujours soutenu que Maurice ne doit pas être victime de son développement. Dans le cas du changement climatique, il a été démontré que Maurice est très affectée, notamment par la montée des eaux, malgré son faible taux d’émissions carbone.
À Maurice, cette semaine, les débats ont été dominés par le rôle croissant que joue la PHQ-SST au niveau de la force policière. Son rôle a été évoqué cette semaine au Parlement et a été défendu par le Premier ministre. Au niveau de l’opposition, les partis ont accentué leur pression pour le démantèlement de cette unité. Pas plus tard qu’hier, les dirigeants du Ptr, dont Arvin Boolell et Patrick Assirvaden, dénonçaient ce qu’ils considèrent être une milice au service du Premier ministre. Les méthodes utilisées et les personnes visées continuent d’alimenter les débats dans les médias locaux et parmi les hommes de loi. D’aucuns parlent de création d’un climat de terreur et de frayeur qui gagne la population.
Les regards seront tournés cette semaine en direction des trois partis de l’opposition parlementaire – à savoir le Ptr, le MMM et le PMSD –, qui reprennent les discussions en vue d’une alliance électorale. Ce vendredi, les dirigeants du Ptr ont fait un vif plaidoyer en faveur de la conclusion d’un accord afin de présenter une fois pour toutes une équipe capable de se présenter comme une force alternative crédible au pouvoir en place. L’appel d’Arvin Boolell n’est pas passé inaperçu : « Par amour de Dieu, concluez un accord ! Le public exige cette alliance Ptr-MMM-PMSD, alors que les élections approchent. »
Toutefois, on s’attend à ce que les trois leaders adoptent une position commune, notamment par rapport à la SST et aux élections municipales, après que le MMM ait déposé son affidavit cette semaine, et par rapport à la réponse du commissaire électoral concernant les demandes qui ont été formulées. Il serait intéressant d’entendre ce que le BP et l’exécutif auront à dire ce sujet la semaine prochaine.