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Jeunesse et travail : La génération Z serait plus stressée au travail

Les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 seraient plus stressées au travail que leurs pairs. C’est ce que révèle une récente enquête menée par Cigna International Health sur près de 12 000 travailleurs à travers le monde. Le site d’informations Slate.fr en fait un compte rendu, avec des chiffres alarmants.

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L’angoisse professionnelle touche les travailleurs de tout âge, mais les jeunes semblent ressentir cette pression de manière décuplée. Selon une récente enquête menée par Cigna International Health sur plus de 10 000 travailleurs à travers le globe, 84% des sondés déclarent ressentir du stress au travail de manière quasi quotidienne. Si ce phénomène n’est pas propre à une classe d’âge en particulier, ce sondage démontre tout de même que la génération Z –c’est-à-dire les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2000– est la plus touchée.

Ce sont en effet 91% des 18-24 ans qui disent ressentir de l’angoisse sur leur lieu de travail, nous apprend la BBC. Les mêmes données dévoilent que près d’un quart de cet échantillon estime être touché par un stress «ingérable». Pire encore, 98% d’entre eux avancent être confrontés à des symptômes d’épuisement professionnel, ou burn-out (voir encadré). Mais comment expliquer ce phénomène inquiétant?

Mais tandis que ces préoccupations sont largement répandues à travers toutes les générations, les jeunes ressentent cette pression économique de manière décuplée. Selon des données récoltées par McKinsey and Company et publiées en octobre 2022, les employés de la génération Z sont en effet plus susceptibles que les autres répondants de déclarer que « leur salaire ne leur permet pas d’avoir une bonne qualité de vie dans la conjoncture économique ».

Ceci s’explique notamment par le fait que les membres de la génération Z épargnent, malgré eux, peu d’argent par rapport à leurs aînés. Beaucoup vivent tout simplement au rythme de leur salaire. Ils ont également plus de mal que les autres générations à franchir des «étapes essentielles», comme acquérir une propriété. Aux États-Unis, par exemple, 59% des 18-24 ans estiment qu’ils ne seront jamais propriétaires, contre 29% des 29-34 ans.

Des habitudes bousculées

Mais la pandémie de Covid-19 a eu une autre conséquence sur la génération Z. Selon Eliza Filby, les jeunes éprouvent un type particulier d’anxiété en raison du «climat extraordinaire» dans lequel ils sont entrés sur le marché du travail. Bon nombre d’entre eux ont en effet été contraints de terminer leurs études de manière virtuelle et isolée, pour ensuite se retrouver plongés dans un environnement professionnel, sans transition. «Le fait de devoir se rendre dans un bureau et de sociabiliser […] semble très étranger à beaucoup de jeunes. Les aspects sociaux du travail restent intimidants», avance Eliza Filby.

Aussi, ces conditions ont souvent freiné le développement professionnel de la génération Z. D’après des données recueillies par LinkedIn et obtenues par la BBC, les 18-25 ans sont les moins confiants de toutes les générations confondues dans leur emploi. «Seuls 43% des membres de la génération Z se sentent extrêmement confiants, c’est-à-dire parfaitement capables dans tous les aspects de leur rôle, contre 59% des membres de la génération Y, de la génération X et des baby-boomers», détaille le média britannique. Sur le long terme, ce stress risque donc d’affecter les performances et l’avenir professionnel de la génération Z, s’inquiète la BBC.

La solution? Selon Eliza Filby, les jeunes devront peut-être essayer de sortir de leur zone de confort pour réduire leur stress en parlant de leurs difficultés. «Ils sont particulièrement bien placés pour le faire et beaucoup plus disposés à exprimer clairement ce qui constitue une source de stress et de tension sur le lieu de travail», expose-t-elle.

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HT

Ce qui se passe dans votre cerveau après un burnout 

Dans un article publié sur le même site, Slate.fr, en 2022, l’on présentait déjà le burn-out comme le nouveau mal de notre ère. En effet, le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout se manifeste généralement par une exténuation générale, physique, psychique et émotionnelle due au trop-plein de travail ou à d’autres facteurs professionnels. Dans un contexte de pandémie où certaines professions ont été sursollicitées, les épuisements des travailleurs et travailleuses sont nombreux.

À l’université de Yale, la neuroscientifique Amy Arnsten étudie les effets du burnout sur le cerveau. À CNN, elle affirme que «ce genre de connaissances et perspectives peut permettre de briser le cercle vicieux de la culpabilité ressentie quand on remarque qu’on est plus irritable, agressif, moins motivé, moins optimiste». Après un burnout, l’un des effets les plus prégnants dont parle la neuroscientifique est la diminution de la matière grise du cortex préfrontal qui sert normalement à «agir de manière appropriée, [..] à prendre des décisions complexes et à être capable de raisonner de manière synthétique et réfléchie.» 

En endommageant cette zone du cerveau, le burnout peut mener à des problèmes d’attention et de mémoire, rendant plus difficile l’apprentissage de nouvelles tâches. Ce n’est pas très étonnant car la science connaissait déjà les effets du stress chronique sur le cerveau. Le burnout pourrait aussi accroître la taille de l’amygdale, une partie du cerveau responsable de la réponse «combat-fuite», «c’est la double peine, explique Armsten, le cortex préfrontal est plus faible, plus primitif et les circuits responsables des réponses émotionnelles comme la peur sont renforcés.» Cela peut donc créer une augmentation de la paranoïa.

La bonne nouvelle? Le chemin inverse est possible. Plusieurs études abondent en ce sens. Les thérapies comportementales et cognitives (ou TCC) pourraient aider à retrouver son cerveau d’avant le burnout. Autre solution apportée par les chercheuses interrogées par CNN: «contrôler son stress». En plus de la fatigue, le burnout est souvent accompagné de perte de sens au travail, d’un sentiment d’être inefficace ou d’aliénation. Pour faire face à cela, le repos ne suffit pas car il peut accentuer l’impression d’inutilité. Dans ces cas-là, il peut être efficace de se tourner vers certaines activités: manger sainement, faire de l’exercice, méditer.

Et finalement, pour lutter contre le sentiment d’aliénation, il faudrait renouer avec la compassion et le sentiment d’appartenance par exemple faire du bénévolat ou aider une autre personne à accomplir quelque chose. Il faudrait aussi réussir à faire preuve de compassion avec soi-même.

 

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