Au-delà de l’aspect légal, le capital humain est la force motrice de toute entreprise. Et encore plus dans le secteur du bâtiment. Il est de fait du devoir de chaque entreprise de préserver la santé et protéger l’intégrité physique de ses salariés.
De même, il est tout aussi important d’intégrer les collaborateurs dans la démarche de sécurité. L’encadrement de chantier doit impérativement mettre en place des mesures pour éviter des accidents de travail. Le point avec Dheeraj Chooramun, Health, Safety and Environment Manager chez Transinvest Construction.
Pression accrue, horaires étendus, manque de personnel, délais raccourcis, compétition féroce… Autant de facteurs qui influent négativement les conditions de travail des employés du secteur de la construction. Quels sont les types de risques et dangers auxquels ils font face sur leurs lieux de travail et sur les chantiers ?
Cela dépend de la nature des travaux en cours. Il y a d’abord les risques liés aux engins. En raison de la nature de nos activités, une vigilance constante est requise dans toutes les circonstances. Les collisions entre les engins et les piétons représentent un risque majeur sur l’ensemble de nos sites, chantiers, industries, carrières, etc.
Nous mettons donc l’accent sur le respect de la distance de sécurité requise lorsqu’on se trouve à proximité d’un engin en opération. Concernant les travaux sous circulation, la réalité de nos routes implique un volume de trafic conséquent et un taux d’accident alarmant. Ce qui constitue un enjeu majeur non seulement pour les autorités, mais également pour nous, car nos collaborateurs travaillent quotidiennement sur les routes en circulation.
Comment Transinvest s’assure-t-elle que ses employés soient suffisamment informés et formés sur les risques auxquels ils font face ?
Avant de démarrer tout chantier, nous effectuons une analyse des risques en collaboration avec le management du chantier afin d’identifier et de mettre en place les mesures préventives nécessaires. Nous sensibilisons également nos employés grâce à des sessions de Site Safety Induction et le Daily Safety Briefing, dispensés par nos chefs de chantier.
Nos responsables de site organisent également des réunions de sécurité sur des sujets importants, tels que la santé et les risques liés aux engins et aux piétons. De plus, nous proposons des formations spécifiques aux employés, notamment pour les travaux présentant un niveau de risque élevé, tels que les travaux en hauteur ou la manutention mécanique avec élagage.
Quels types d’équipements de sécurité proposez-vous à vos employés ? Quelles sont les tendances dans le secteur des équipements de protection ?
Nous fournissons tous les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires – y compris les EPI obligatoires, comme le casque, les baudriers, les chaussures de sécurité, aussi bien que des EPI spécifiques, selon la nature de travail (lunettes de protection, gants, bouchons d’oreille, masque anti-poussières…). Nous leur offrons aussi des équipements tendances – des équipements légers et confortables à porter, comme le casque de protection ventilé avec crémaillère ajustable, des chaussures de sécurité à embout en composite kevlar, au lieu de coque en métal, etc. Les équipements de protection ont un coût, mais nous ne lésinons pas sur les dépenses pour bien équiper ces collaborateurs. D’ailleurs, toute nouvelle recrue reçoit ses EPI dès le premier jour de travail.
Sur quels projets et chantiers travaille Transinvest actuellement ?
Nous en avons plusieurs en cours, publics aussi bien que privés. Notamment la construction de l’autopont du Quay D, la construction d’appartements résidentiels, des travaux d’infrastructures pour diverses Smart Cities, des travaux de maintenance routière, etc.
On a la perception que de nombreuses entreprises rechignent à investir dans des équipements de protection de qualité pour leurs employés ou même dans la formation et l’information, sous prétexte que cela représente un coût au lieu d’un investissement…
Si nos collaborateurs font face à des risques élevés, il est de notre responsabilité de les protéger en mettant en place des mesures préventives dans la mesure du possible. Même si cela implique des coûts élevés. D’ailleurs, c’est une obligation légale.
Il est important de noter que les équipements de protection individuelle (EPI) sont considérés en dernier recours pour protéger nos collaborateurs. Nous devons donc nous assurer que les risques sont éliminés par d’autres moyens, et si ce n’est pas possible, il faut alors mettre l’accent sur la sensibilisation, la formation et l’information pour les prévenir.
Que prévoyez-vous dans le cadre de la Journée mondiale de la santé et la sécurité au travail ?
Cette journée est célébrée chaque 28 avril. Cependant, chez Transinvest, nous organisons régulièrement des campagnes de sensibilisation sur la santé et la sécurité au travail, par exemple la Stop for Life et la Safety Week. Pour cette journée, nous allons sensibiliser nos collaborateurs lors de Safety Meetings sur l’importance de respecter les règles de sécurité ainsi que leurs lieux de travail et les facilités qui sont mises à leurs dispositions sur les chantiers.
Comment assurer un environnement de travail sûr et sain ?
Les entreprises doivent identifier les risques auxquels les employés sont exposés et mettre en place des mesures correctives en collaboration avec l’encadrement, les représentants syndicaux et les membres du comité d’hygiène. Par la suite, informer les collaborateurs sur les risques et les précautions à prendre. Il s’agit d’investir dans des installations de bien-être des employés, tels que les vestiaires, les toilettes, etc., mais aussi organiser des formations et des campagnes de sensibilisation pour rappeler aux collaborateurs les règles de sécurité, surveiller la santé des employés qui sont exposés aux risques nécessitant un suivi médical et assurer des échanges réguliers avec les managers et les collaborateurs par le biais des représentants syndicaux et du comité d’hygiène.
Il est également important de traiter avec sérieux tout écart en matière de santé et de sécurité au travail, avec la mise en place d’un plan d’action pour éviter que cela ne se transforme en accident.