J.M. Giraud dit que Jean Michel Lee Shim l’a invité pour discuter de l’avenir des courses et qu’il était même d’accord que PTP se retire et que le MTC retrouve toutes ses prérogatives
Questionné par Reza Uteem sur la contribution de Rs 10 millions de Jean Michel Lee Shim au Mouvement Socialiste Mauricien, le Premier ministre Pravind Jugnauth s’est emballé d’un coup pour monter sur ses grands chevaux pour s’attaquer à l’ex-président du Mauritius Turf Club, Jean Michel Giraud. Certes, il ne l’a pas cité, mais tout le monde savait qu’il se référait à Jean Michel Giraud, lorsqu’il parlait de G qu’il a même associé à la mafia des courses. Le ton est monté d’un coup et le député Adil Meeah, a dû même intervenir pour inviter le Premier ministre à venir avec un projet de loi sur le financement avec effet rétroactif des partis politiques et si tel est le cas, le Mouvement Militant Mauricien rendra public toutes les contributions qu’il a reçues. Pour revenir aux attaques de Pravind Jugnauth, Week-End a jugé opportun de donner la parole à Jean Michel Giraud, afin qu’il puisse apporter sa version des faits et dans la foulée, il a invité celui-ci, à venir dire ce qu’il a déclaré au parlement en public.
Week-End : Vous avez encore une fois été attaqué par le Premier ministre Pravind Jugnauth au parlement. Votre réaction ?
J.M.Giraud : Le Premier ministre est très mal informé quant aux contributions aux partis politiques pour les élections ou alors, il a induit sciemment et volontairement le public en erreur. Au risque de me répéter, ça fait la énième fois que je le dis, en ce qui me concerne, j’ai apporté la contribution de la compagnie pour laquelle je travaillais aux leaders des partis ‘main stream’ dont le Mouvement Socialiste Mauricien à la veille des élections et la dernière fois c’était en 2010. Je dis bien 2010, soit 13 ans de cela. Depuis j’ai pris ma retraite.
WE : Depuis, vous n’avez jamais donné des contributions
JMG : Jamais. Je pense que c’est une coutume tout à fait légale dans le secteur privé que de faire ce genre de contribution. Non seulement légale, mais elle a été faite en toute transparence, car le montant donné aux partis politiques, figure dans les comptes de la compagnie et cela peut être vérifié.
WE : Au parlement, le Premier ministre a été même très loin en parlant de mafia. Qu’avez-vous à dire ?
JMG : Oui, il a fait cette association. Il m’a associé à la mafia. Je l’invite à venir dire cela, en dehors du parlement. C’est très facile de se cacher derrière l’immunité parlementaire. La vérité c’est que quand j’ai dénoncé la mafia des courses que j’ai commencé à avoir des problèmes avec la Gambling Regulatory Authority, la Mauritius Revenue Authority, le PMO et le Premier ministre lui-même.
Je crois qu’aujourd’hui, tout le monde sait — et le Premier ministre aussi de même que la GRA — qui contrôle les paris clandestins, les courses truquées etc, et avec le support et le soutien de qui ! Tout est clair aujourd’hui et ce que j’avais prédit est arrivé. L’avenir m’a donné raison et d’ailleurs, la MTCSL a mis la clé sous le paillasson. D’après vous à qui profite le crime ? Quatre personnes sur cinq ont la réponse à cette question, sauf les autorités, y compris la Police des Jeux.
WE : Vous avez participé à un débat à la radio tout dernièrement et ce jour-là, vous aviez en face de vous Jean Michel Lee Shim. Nous avons appris de votre collègue Anil Ramnarain que ce dernier lui avait proposé d’être son invité d’honneur pour la journée inaugurale. Vous a-t-il fait la même proposition ?
JMG : Je n’aime pas faire état de la teneur des conversations privées, mais je n’aime pas non plus, ne pas répondre aux questions. Pour répondre concrètement à votre question, je dirai qu’il m’a même proposé mieux et cela devant témoin. Il m’a invité pour prendre un café ou à déjeuner pour discuter de l’avenir des courses. Je n’étais pas surpris car je sais qu’il est capable de ce genre de chose, de retourner sa veste du jour au lendemain. Ma réponse a été simple : si vous voulez qu’on parle de l’avenir des courses, il faut que PTP se retire et que le MTC/MTCSL retrouve toutes ses prérogatives. Et vous savez quelle a été sa réponse ? « Oui, je suis d’accord. C’est quand vous voulez ». Nous en sommes restés là.