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Jeffrey S. Prickett, de Stanford Seed : “Vous n’allez pas à Stanford, Stanford vient à vous…”

La prestigieuse université américaine de Stanford s’est lancée le pari fou, voici plus de 10 ans, de former, d’encadrer et d’accompagner des petits et moyens entrepreneurs d’Afrique et d’Asie du Sud, à travers le programme Stanford Seed. Maurice en fait partie. Depuis 2011, le Stanford Seed a ainsi vu défiler plus d’un millier d’entrepreneurs, dont récemment des Mauriciens. Jeffrey S. Prickett, Global Director de Stanford Seed, était à Maurice durant la semaine, avant de s’envoler pour le sud de l’Inde, mardi, où s’est tenu le second Global Summit avec la participation de plusieurs Stanford Alumni.
Jeffrey S. Prickett a répondu à l’invitation du Mauricien Binesh Mangar, Chief Executive Officer et fondateur d’AfricaPay International Ltd, entreprise spécialisée dans la monétique et la digital banking en Afrique, ayant bénéficié de l’expertise de l’équipe de Stanford Seed. Jeffrey S. Prickett répond à nos questions.

“Notre principal moteur à Stanford Seed est de travailler pour stopper le cycle de la pauvreté”, dit Jeffrey S. Prickett. Ainsi, développer l’entrepreneuriat dans des pays d’Afrique et d’Asie aiderait à la fois à empower ces entrepreneurs qui démarrent et à créer davantage d’emplois dans la région. La mission de Stanford Seed est, comme l’explique le Global Director de « partner with entrepreneurs in emerging markets to create thriving enterprises that transform lives ». “Cette idée est née en 2011 avec la Stanford School Business et nous nous sommes demandés comment nous pouvions agir pour aider les entrepreneurs à décoller.” Ainsi, en 2013, une équipe de professeurs d’universités commence à travailler, pour la première fois. avec un groupe d’entrepreneurs de l’Afrique de l’ouest. Après l’Afrique, l’équipe s’étend en Asie, notamment au Bangladesh. “On a travaillé avec un total de 1,000 chefs d’entreprises, y compris les employés, depuis notre lancement.”

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Jeffrey S. Prickett explique que ce programme de formation et d’accompagnement conçu par les plus grands de la Stanford University ne s’adresse pas uniquement aux chefs d’entreprises, mais aussi aux employés. “C’est pour cela que nous ne demandons pas aux bénéficiaires de venir à Stanford ; nous allons vers eux.” La Stanford Seed se décline ainsi en deux parties : l’Aspire Growth Programme et le Seed Transformation Programme. Ce dernier est un programme à temps partiel sur 10 mois, composé notamment d’ateliers de travail et de cours avec les enseignants de la faculté de la Stanford Business School. Il s’adresse aux entreprises qui ont des revenus de 300,000 à 15 millions de dollars. “Les entrepreneurs bénéficient de coaching et nos étudiants à nous peuvent aussi intégrer les entreprises pour des stages”, explique Jeffrey S. Prickett.

Par ailleurs, il soutient qu’au-delà de la formation, il a observé que les entrepreneurs finissaient par développer leur propre réseau de contacts, se tissant des liens avec d’autres entrepreneurs du programme. “Au Nigéria, par exemple, ce programme a permis aux entrepreneurs de se connecter entre eux et de booster le secteur de l’entrepreneuriat.”

Quant à l’Aspire Growth Programme, il est destiné aux entreprises qui ont des revenus de moins de 300,000 dollars. Entièrement en ligne, le programme dispensé en anglais et en français dure cinq mois. “Le but est de planter une idée et de la laisser germer et grandir. C’est pour cela que le programme s’appelle seed”, dit-il.

Par ailleurs, Jeffrey S. Prickett indique qu’à Stanford, “on est des sector-agnostics et des age-agnostics”, ce qui signifie que les entrepreneurs de tous les secteurs d’activités peuvent s’inscrire au programme.

“Je me souviens que lorsque j’étais à Chennai, en Inde, j’ai fait la rencontre d’une femme entrepreneure âgée de 70 ans. Elle m’a raconté qu’en commençant ce cours à Stanford, elle a appelé son fils qui, lui, a étudié à Harvard et qui est maintenant médecin. Elle lui a dit : ‘Tu vois, moi aussi, j’ai réussi et à 70 ans, j’étudie à Stanford !’ Pour Jeffrey S. Prickett, “la transformation peut arriver à n’importe quel âge et c’est pour cela que nous ne demandons jamais l’âge de nos bénéficiaires.” Il explique aussi que le Stanford Seed accorde une attention particulière aux femmes entrepreneures, étant sensible aux difficultés supplémentaires auxquelles elles doivent faire face.

À savoir que les inscriptions pour le Seed Transformation programme sont ouvertes jusqu’au 16 mai prochain et l’Aspire Growth Programme, en version française, débutera au mois de mai.

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