I Alison Labour (capitaine) : « C’est la victoire de la persévérance, de l’abnégation et de l’esprit d’équipe. Nous avions à cœur d’envoyer un message au volley-ball féminin dans son ensemble »
I C’est Stéphanie Louise qui a donné la victoire lors du set fatidique (tie-break, 3-2), permettant aux Quatrebornaises d’être sacrées pour la première fois, devant son public
L’on ne peut enterrer cette équipe féminine de Quatre-Bornes VBC ! Le mental de ses joueuses est tout simplement phénoménale puisqu’elles ont une nouvelle fois fait fi de l’adversité pour remporter un quatrième titre d’affilée de championne de l’Océan Indien, la première sur le sol mauricien. Ce titre, remporté aux forceps face aux accrocheuses Seychelloises d’Anse Royale, en cinq manches, a une saveur particulière pour les Mauriciennes, vidées et cramées après la partie, ayant jeté toutes les armes dans la bataille pour faire honneur au public présent en grand nombre au gymnase Pandit Sahadeo, Vacoas. Comme dit l’adage, « une finale ne se joue pas, elle se gagne ». Quatre-Bornes a la gagne dans le sang.
Quelle performance des protégées d’Eric Louise qui ont débuté cette finale timidement hier, limite timorées même, laissant le soin à Anse Royale de dicter le tempo. Mais, au fur et à mesure que le premier set avançait, les « jaunes et bleus » ont trouvé la parade, l’emportant sur le score de 25 à 18 (1-0). Le match était lancé. Mais Anse Royale a sorti l’artillerie lourde, démontrant qu’elle méritait leur place en finale, en égalisant à un jeu partout (17-25). Elles n’étaient pas là pour faire de la figuration. Et, lors de la troisième manche, les Dallons ont profité des errements mauriciens pour faire le break (19-25, 1-2) et croire à un possible sacre. Victime d’un gros coup de pompe et faisant de nombreuses erreurs notamment au niveau de la réception, force était de constater que l’équipe de la Ville des Fleurs, favorite à sa propre succession, était dans le dur, et accusait le coup. Par moment d’ailleurs, sur certaines séquences de jeu, Quatre-Bornes paraissait même méconnaissable, bien loin de son niveau auquel elle nous avait habitué, comme dans un jour sans.
Mais les Nathalie Létendrie-Laurette, Valentine Paul, Vanessa Chellumben, Alison Labour et autres Rachel Etiennet ont du vécu et l’expérience de ce genre de grand rendez-vous. Alors que tout laissé présager qu’Anse Royale tenait le bon bout, les triple championnes de la CCZ7 ont sonné la révolte, emmenée par la grande Rachel Etiennet qui a fait beaucoup de mal au bloc, et de l’inusable et énergique Valentine Paul qui a inscrit des points clés. La bande à Eric Louise a tout donné pour égaliser à 2-2 (25-16). La victoire allait se décider au tie-break (première équipe à franchir les 15 pts). Et c’est dans ses moments là que l’on reconnait les vrais champions et les « clutch players ». Les deux équipes se rendaient coup pour coup, 8-8, 9-9, 10-10 avant que Quatre-Bornes ne prenne la poudre d’escampette (12-10, 12-11, 13-11, 14-11, 14-12, 14-13) pour finalement l’équipe soit couronnée 15-13.
« Plus c’est dur, plus la victoire est savoureuse »
Stéphanie Louise, qui est loin d’avoir fait son meilleur match sous le maillot « jaune et bleus » (tout comme Stacy Armoogum), a pourtant inscrit le point de la victoire pour permettre à Quatre-Bornes de toucher le graal. Comme quoi, la marque des GRANDS est de répondre présent au moment opportun, et c’est Là que les champions se révèlent grâce notamment à leur mental à tout épreuve. Alison Labour, capitaine des quadruples champions de ce Championnats des clubs de la zone 7, étaient aux anges. « Nous avons été poussées dans nos retranchements. Anse Royale nous a beaucoup chauffées dans cette partie. Elles voulaient du spectacle ; Nous leur en avons donné (Rires) », explique-t-elle. Avant de poursuivre qu’« À chaud, je n’ai pas de mots pour décrire ce sacre. Nous courons depuis tellement de temps après un titre à domicile, que ce soit avec la sélection nationale féminine aux Jeux des îles de l’Océan Indien…Nous pensions d’ailleurs qu’il y avait une forme de malédiction pour les filles au gymnase Pandit Sahadeo. Nous sommes allées au bout de nous-mêmes. Quatre titres d’affilée au CCZ7, avec, cerise sur le gâteau, la victoire devant son public. Que demandez de plus ? », s’interroge Alison Labour.
« Plus c’est dur, plus la victoire est savoureuse. Chapeau bas à mes coéquipières qui m’ont remis dans le coup car j’étais cramée. Nous sommes plus qu’une équipe ; nous sommes une famille. Nous avons laissé notre sueur sur ce parquet. C’est la victoire de la persévérance, de l’abnégation et de l’esprit d’équipe. Nous avions à cœur d’envoyer un message au volley féminin dans son ensemble. J’espère que nous inciterons les plus jeunes à jouer au volley-ball. Venez en grand nombre ! » Le coach Eric Louise, est lui aussi très heureux. « C’était intense et magnifique ! Une première à Maurice pour les filles, quatre à la suite, c’est du pur bonheur. C’est une belle équipe qui a le sens du sacrifice. Mes protégées sont des battantes. Elles ont souffert, se sont beaucoup entraînés, sacrifiant leurs familles pour les entraînements. Je tiens à remercier les députés qui nous ont aidés, Cristelle Parsooramen qui effectue un gros travail au sein de l’équipe, le Directeur technique national (DTN) Zoran Kovacic qui nous a fait franchir un palier. Nous sommes très très satisfaits. »