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Destinés à l’adoption pour l’Europe : Empoisonnement de «beach dogs» de Flic-en-Flac

Une forte récompense pour retrouver le ou les coupables

Scène d’horreur, en début de semaine, sur la plage de Flic-en-Flac. Des chiens agonisant et convulsant sous les yeux impuissants des touristes, promeneurs et bénévoles, décéderont en quelques minutes d’atroces souffrances. Quatre cadavres seront retrouvés en deux jours. Et quatre autres sont portés disparus.

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Soupçonnant un empoisonnement délibéré et en voyant les nettoyeurs emmener les chiens décédés, les bénévoles ont immédiatement pris contact avec la MSAW qui a déposé plainte auprès de la police de Flic-en-Flac, le seul moyen de faire pratiquer une autopsie afin d’établir les causes réelles des décès. Les échantillons ont été confiés à la Forensic Science Laboratory (FSL) et une enquête est ouverte.

Mardi matin, en allant faire sa balade matinale, une expat française aperçoit un chien sans vie qu’un nettoyeur de plage déplace jusqu’à la rue. Le chien a été découvert par ce dernier, plus tôt, à proximité d’une dizaine d’oiseaux morts. Immédiatement, l’expat, femme sensible à la cause animale, alerte une nourrisseuse des beach dogs, également militante de la cause animale. Ce que tout le monde soupçonne être un empoisonnement s’est déroulé entre les foodtrucks et les kiosques.

Un peu plus tard dans la matinée, un autre cadavre est découvert. Il s’agit d’un chien appartenant à un habitant du village qui a profité d’un moment d’inattention de son maître pour sortir. Il était environ 7h30 du matin. Il rentrera une heure plus tard, pris de convulsions, de tremblements, de vomissements et de diarrhées, avant de rendre l’âme sous les yeux impuissants de son maître.

“Toutes les victimes présentaient les symptômes d’un empoisonnement “, affirme la bénévole qui alerte immédiatement la MSAW, la seule à pouvoir faire pratiquer une autopsie à la Division for Veterinary Service (DVS).

Les démarches d’adoption étaient en cours…

Quatre autres chiens manqueront à l’appel au moment du nourrissage. Le lendemain matin, un autre cadavre est découvert, tandis qu’un autre chien agonise au milieu de nombreux touristes qui se préparaient à partir en excursion sur l’île aux Bénitiers. « Ils étaient choqués, révoltés, horrifiés ! De jeunes enfants assistaient malheureusement à la scène », raconte la nourrisseuse.

La totalité des chiens de plage a été répertoriée par les bénévoles. Certains vivent sur la plage depuis des années. Chacun avait son petit surnom, était nourri au quotidien et soigné. Quelques-uns étaient en attente d’adoption. Sofia, Lilly et Junior avaient déjà trouvé leurs familles d’accueil en Estonie et en France. Sofia, déjà stérilisée, avait été conduite chez la vétérinaire pour une intervention chirurgicale ; on lui a enlevé des ligaments autour de l’ovaire. Lilly, également présente chez la vétérinaire, n’a pu être stérilisée ce jour-là. Junior est décédé. Sofia a disparu, son corps n’a pas été retrouvé.

Seule Lilly a eu plus de chance en cherchant à s’isoler. Des démarches d’adoption étaient en cours pour ces trois chiens. Brigitte Siegel, une Française en villégiature à Maurice, avait fait part à la bénévole de son désir d’adopter Sofia, ayant perdu sa chienne un peu plus tôt en France. Une Estonienne, qui avait jeté son dévolu sur Junior, pleure devant le cadavre du pauvre animal dont les démarches d’adoption étaient à un stade avancé…

Parmi les victimes de cet acte ignoble et barbare, il y a également Tikreyol, un chien du village soigné et nourri par la Française Ambre Carpentier et son compagnon durant les deux confinements. “Ce matin-là, quand je ne l’ai pas vu sur la plage, j’ai eu un mauvais pressentiment, surtout après la découverte du premier cadavre. Je suis revenue à midi et c’est là qu’un pêcheur, qui l’avait adopté en 2020 après son abandon, m’a annoncé son décès. Je me suis effondrée, je n’arrivais pas à y croire! Nous avions un rapport spécial avec ce chien. Mon compagnon et moi avions rencontré Tikreol lors du premier confinement. Il venait de se faire abandonner près du temple. Il s’est rapidement intégré à la meute de chiens qui s’y trouvait. Nous avions l’habitude de venir tous les jours les nourrir et passer du temps avec eux.

À deux reprises, nous l’avions transporté d’urgence chez le vétérinaire car il s’était fait attaquer par d’autres chiens et sa plaie s’infectait. Après un certain temps, le pêcheur qui s’occupait de lui le laissait dormir dans sa cour avec ses trois autres chiens”, raconte-t-elle. L’animal faisait également partie du “pack” que nourrissait une Sud-Africaine au quotidien. Aujourd’hui, la Française fait partie de ceux qui se battent pour retrouver le ou les criminels.

Comme les autres, la militante des droits des animaux dénonce cet acte de cruauté. “Nous ignorons encore qui est cette personne horrible qui a pu commettre un tel acte : qui a pu en vouloir à nos chiens au point de les exterminer ? Nous entendons souvent des réflexions de la part de certains Mauriciens que les chiens errants représentent une nuisance. Sont-ils responsables ou ce sont plutôt les propriétaires ? Pourquoi ces gens qui se plaignent ne cherchent-ils pas plutôt à les aider à trouver une solution humaine pour eux ? Pourquoi n’essaient-ils pas de s’adapter aux animaux ? Pour moi, la véritable nuisance n’est pas la présence des chiens, mais bien l’irresponsabilité des propriétaires. Dumping should be severely punished. If you kill, you destroy, the nuisance is you! Not the dogs which haven’t asked to be born”, nous dit-elle.
Actes odieux et criminels

Pour elle, ces actes odieux et criminels ternissent davantage l’image du pays. “We should all help to end cruel treatments, abuse and sufferings, and become an animal friendly country ; not a hell; not the worst place for animals. Tous ces cas de cruauté ternissent l’image du pays”, dit-elle. “Ces actes doivent être sévérement punis et les sentences dissuasives. Nous déplorons également l’attitude de certains propriétaires qui profitent de notre présence sur la plage pour abandonner chiens, chatons et chiots”, ajoute-t-elle.
Suite à cet empoisonnement massif, Julien Georges, directeur de la MSAW, a déclaré : “Comme tout le monde, je suis profondément choqué par ce qui s’est passé à Flic-en-Flac.

Dès que nous avons été informés du premier cas, nous avons pris les devants en contactant les autorités, dont la police et le service vétérinaire de Réduit pour un examen post-mortem. La police mène son enquête. J’espère que le crime ne restera pas impuni !” Quant à Ben Rommaldawoo, président des Forces vives, triste et en colère par ce qui s’est passé. “Chacun doit comprendre qu’on doit apprendre à vivre avec les chiens en liberté. Nous attendons avec impatience l’enquête de la police. Ceux qui ont commis cet acte criminel doivent être sévèrement punis. Nous soutenons la MSAW et les bénévoles dans son programme de Catch-Neuter-Release (CNR)”, dit-il.

Par ailleurs, aussi révoltés que les feeders et rescuers de Flic-en-Flac, les ONG promettent une forte récompense à toute personne ayant des informations permettant l’arrestation du ou des coupables de ces actes de barbarie. À l’instar de l’association Community Sterilisation Campaign (CSC) de Linda Ambor, en collaboration avec PAWS UK (Gillian Keogh), de 4 PAWS Rescue and Relocation International de Lisa kendrick et des bénévoles de Flic-en-Flac.

Ainsi que les rescuers Pretty Saachi de Rescue Animals In Distress (RAID) et Reda Chamroo. “Community Sterilisation Campaign, Paws Care UK and 4 Paws Rescue and Relocation International have been working together helping the Mauritian community for the welfare of Mauritian cats and dogs for over 6 years now and are made aware daily of dreadful acts of cruelty towards all animals on the island. We have witnessed many poisonings. This murderous crime has made everybody stop and say “ enough is enough !”. Friendly beach dogs, fed, sterilised and loved, have been poisoned over a period of a few nights. Some were on their way to new homes in Europe.

As three very active groups, we came together and feel that this is the right time to maximise our efforts to catch these criminals and feel that by offering a substantial reward, we could possibly make a breakthrough. Unless we all act together quickly, then yet again this crime could go unpunished. These people must be found and given maximum sentences in order for this to be a deterrent. We have to stand together with those in Mauritius and stop this now !”, a déclaré Gilian Keogh de PAWS UK.
Lilly, la miraculée, rejoindra sa famille en France

Aujourd’hui, la plage de Flic-en-Flac n’est plus la même pour ces feeders qui consacrent leur temps et leur argent aux chiens, sans aucune aide extérieure. Surtout que Lilly, une rare rescapée, s’en ira rejoindre sa famille d’adoption en France qui en est immédiatement tombée amoureuse, lors de vacances à Maurice, début décembre.

“Nous avions eu un gros coup de cœur pour Lilly, cette petite chienne timide au regard qui en dit long, et nous avons décidé de l’adopter au plus vite, afin d’éviter qu’elle ne meure empoisonnée elle aussi et lui offrir une vie plus douce dans notre foyer. Nous sommes dans l’attente qu’elle soit mise en sécurité, avant d’être vaccinée, pour organiser son rapatriement. Nous espérons que les démarches se feront rapidement”, confie la Francaise Jennifer Tallone, qui attend Lilly avec impatience, en compagnie de son époux et de leur fils, dans leur magnifique propriété où s’épanouissent chevaux et autres chiens.

En conclusion, elle s’exclame : “Nous sommes horrifiés par cet acte de barbarie à Maurice ! C’est inadmissible de nos jours ! Très honnêtement, cela entache l’image de l’île paradisiaque de carte postale, ternie par des abandons d’animaux, de la maltraitance, et une inactivité des autorités. Merci à tous les bénévoles !”

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