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Océan Indien : Graves menaces sur le Seafood Hub

Le Royaume-Uni, dont le membership au sein de l’Indian Ocean Tuna Commission (IOTC) est contesté avec véhémence par Maurice, avec un toile de fond la question de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Chagos, porte une grave menace contre l’avenir du seafood hub à Maurice.

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En effet, sous la pression de l’International Pole and Line Foundation, une organisation non-gouvernementale proche de Londres, et avec l’Indonésie en première ligne, une réunion des représentants des États-membres de l’Indian Ocean Tuna Commission a adopté une mesure hautement préjudiciable, avec pour couverture la protection du stock de thon albacore dans l’océan Indien.

En effet, la réunion des officiels de cette organisation régionale, spécialisée dans le domaine de la pêche au thon, se déroulant à Mombasse en ce début de mois, a restreint de manière drastique à partir de janvier prochain l’usage de Fishing Aggregating Devices (FADs) lors de toute campagne de pêche dans cette partie du monde.

Cette proposition, affectant 46 unités de pêche principalement de l’Union européenne, était pilotée par une puissance en matière de pêche dans l’océan Indien, en l’occurrence l’Indonésie, qui elle-même avait augmenté son volume de prise de thon albacore de l’ordre de 250% au cours des dix dernières années, soit depuis 2014.

L’embarras de contester cette mesure de manière ouverte est conséquent, car l’objectif est de protéger l’environnement marin et de permettre au stock de thons albacore, menacés de disparition, de se reconstituer. Toutefois, en contrepartie, cette démarche vise directement l’Union européenne, dont les entités dans le secteur de la pêche privilégient cette méthode de pêche au thon dans l’océan Indien. Maurice, les Comores et les Seychelles, dont les filières de transformation et de conservation se retrouvent dans une situation de collateral victims vu que la matière première dans le seafood hub, notamment à Maurice aussi bien qu’aux Seychelles, est fournie subséquemment aux campagnes de pêche menées par des armateurs européens dans l’océan Indien.

Dans cette perspective, le groupe Princes Tuna Mauritius, l’un des principaux opérateurs dans la conserverie de thon, ne cache pas ses appréhensions devant les retombées de l’application de cette interdiction ou encore les répercussions dans un secteur économique qui, tant bien que mal, fait preuve jusqu’ici de résilience. À titre indicatif, la contribution du seafood hub au Produit intérieur brut (PIB) est de l’ordre de 13%, soit sensiblement dans la même proportion que le Global Business Sector, alors que l’ensemble du textile se situe à hauteur de 25%.

À ce stade, et en prévision du prochain sommet de l’Indian Ocean Tuna Commission qui se déroulera à Maurice en mai prochain, les major stakeholders du seafood hub souhaitent voir l’Hôtel du Gouvernement s’engager pleinement et activement aux côtés de l’Union européenne et des Seychelles dans une tentative de redresser la barre et préserver ces acquis en matière de pêche au thon. Bruxelles, principalement ciblée par cette interdiction, dispose d’un délai de 120 jours pour faire appel de cette interdiction.
Initiative de Londres

Dans une première réaction officielle en marge de la réunion de la Commission des Thons de l’Océan Indien de Mombassa, le représentant de Maurice a tenté de plaider pour un report de la mise en application. « Mauritius is not a big fishing nation yet. It is a processing nation. For that Mauritius needs raw material. The purse seine fishery contributes 20 000 jobs and guarantees the access to the EU market, which brings good opportunities to Mauritius, to enhance its economy », avait-il fait ressortir en vain face aux puissants lobbies diplomatiques, politiques et économiques, organisés à l’initiative de Londres à cet effet.

Après analyse approfondie de la nouvelle configuration du secteur de la pêche au thon albacore dans l’océan Indien à partir de janvier prochain, un porte-parole de Princes Tuna Mauritius souligne que “Princes Group sources tuna from purse seine — with and without FADs — and pole and line methods, and supports all measures taken by the Indian Ocean Tuna Commission to improve Fishing Aggregating Devices (FAD) management, monitoring and the sustainability of tuna stocks, based on scientific advice”.

Tout en disant apprécier les efforts en matière de protection et de préservation des stocks de thon albacore dans l’océan Indien, cet opérateur basé à Maurice poursuit que “Princes therefore welcomes the IOTC Scientific Committee’s commitment to assess the effectiveness of a FAD closure period, however it is disappointing that such a decision — limited in scope and currently without any scientific evidence — has already been made.”

Retrouvez l’article au complet dans l’édition du Week-End du 12 février.

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