C’est autour du thème de la commémoration des 300 ans du tristement célèbre Code Noir que s’articulera, ce mercredi, la traditionnelle messe du 1er février à l’occasion du 188e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Maurice.
L’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat, dira l’homélie pour l’occasion.
Lors de cette célébration prévue à 8h30 en l’église Saint-Cœur-de-Marie à Petite-Rivière, le cardinal Piat donnera un témoignage de son cheminement personnel et pastoral par rapport à la question créole depuis le début de son épiscopat.
Loi promulguée au 18e siècle sous l’occupation française, le Code Noir visait à donner un cadre juridique au statut d’esclave.
Sous cette loi inique, l’esclave qui a été au front de la construction du pays dès le départ était considéré comme un « bien meuble achetable et vendable » par le maître.
Pour le père Jean-Maurice Labour, vicaire-général et président du Comité diocésain 1er février, ce texte de loi « monstrueux » a fait payer aux esclaves « le prix de leur dignité humaine pour la construction de notre pays ».
Et le prêtre de continuer en ces termes : « Ce prix continue à être payé aujourd’hui parce que perdure un racisme, une discrimination envers ceux qui ont la peau noire ».
Le président du Comité diocésain 1er février souligne qu’il y a encore comme
« une pensée qui stigmatise la peau noire ».
« Nwar touni », « granwar » : autant d’expressions qui, souligne le père Labour, « dégradent la personne humaine » en fonction de la seule couleur de sa peau.
« C’est pour cela, dit-il, que le prix à payer était hier est encore aujourd’hui et continuera demain ». Le père Jean-Maurice Labour se base sur le constat de la Commission Justice et Vérité à cet effet.