Les activités économiques et commerciales ont repris partiellement depuis mercredi après une journée supplémentaire de congés allouée par le gouvernement pour compenser le fait que le 1er janvier soit tombé un dimanche. La grande rentrée est prévue pour ce lundi, avec la réouverture de plusieurs bureaux et de maisons de commerce, qui étaient encore fermés ce vendredi. Les fêtes de fin d’année se sont déroulées tant bien que mal pour la majorité des familles, même si une pénurie de pétards a fait que la traditionnelle illumination du ciel pour marquer le passage de 2022 à 2023 a été très modeste cette année.
À l’évidence, les fêtes sont déroulées en famille, même modestement, avant la traditionnelle sortie à la mer. Beaucoup s’y sont donnés à coeur de joie puisque, à l’exception de quelques averses dans certaines régions de l’île, le soleil était au rendez-vous, pour le plus grand bonheur de l’industrie touristique, où les opérateurs se flattent déjà d’avoir dépassé le chiffre magique du million d’arrivées pour 2022. Ce qui devrait avoir permis une rentrée importante de devises étrangères, même si, dit-on, une bonne partie de ces devises ne sont pas mises en circulation. Rien ne force les opérateurs économiques à le faire, puisque c’est leur bien privé. Avec pour résultat que les dollars mis en circulation par la BoM – dont la dernière intervention remonte au 23 novembre, lorsqu’elle a injecté USD 100 millions – sont pris d’assaut par ceux en ayant besoin. Quelque USD 770 millions ont été vendus sur le marché du change l’année dernière. Le manque de devises persiste pourtant.
Après ces quelques jours de détente relative, nous serons amenés de force à prendre conscience de la vulnérabilité de notre île. Nous l’avons expérimenté de plein fouet pendant les années Covid, qui ont mis en lumière notre trop grande dépendance de l’étranger pour notre alimentation. Voilà que maintenant le changement climatique nous frappe en plein visage. Déjà, plusieurs régions du pays ont commencé à ressentir les effets de la sécheresse. La situation va se compliquer à partir de cette semaine, avec l’imposition d’une série de restrictions pour empêcher le gaspillage d’eau et les coupures drastiques, qui seront imposées par la CWA.
Cette question se trouve dans les principaux messages prononcés par les dirigeants politiques à l’occasion du Nouvel an. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a ainsi fait appel à la solidarité pour économiser l’eau en ces moments difficiles. Le ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo, a, lui, évoqué jeudi que le pays avait connu en décembre le 6e taux de pluviosité le plus bas depuis 118 ans. Il a souligné à cette occasion que le renforcement de la résilience à nos vulnérabilités continuera d’être un élément déterminant dans nos actions diplomatiques dans la poursuite de nos principaux objectifs.
Une façon de solliciter l’aide des partenaires économiques de Maurice pour aider le pays à faire face aux effets du changement climatique. Le leader du Ptr, Navin Ramgoolam, accuse pour sa part le gouvernement de détruire la forêt pour mettre du béton, et accuse les autorités d’avoir interrompu la mise en œuvre du programme initié par son gouvernement concernant la gestion de l’eau, la construction de réservoirs et le dessalement d’eau de mer, notamment par les établissements hôteliers.
Tenant en compte que le pays a connu au fil des années une baisse de la pluviosité enregistrée annuellement, comme le soulignait le ministre Kavy Ramano dans une interview accordée au Mauricien, il fallait attendre que les réservoirs soient vides pour s’engager dans une meilleure gestion du stock d’eau à Maurice. Dans les moments difficiles, il y a toujours des leçons à retirer.
En attendant les grosses pluies prévues pour la fin de ce mois, qui devraient nous permettre de refaire le plein en eau, espérons que la sagesse et les compétences prennent de dessus sur les propagandes, comme la fourniture d’eau 24/7. C’est à ce prix que nous renforcerons notre résilience par rapport à nos vulnérabilités.