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Arbres abattus : Des années après, le Barachois divise encore

Le Barachois, terre qui divise. Durant la semaine, une dizaine d’arbres au bord du Barachois de Tamarin auraient été abattus. C’est ce qu’affirme Licman Aunund, pêcheur et représentant de Solidarité Anti-Pollution Ouest (SAPO) région Tamarin, qui milite depuis des années pour la protection de cette région sauvage abritant plusieurs espèces animales. Du côté du promoteur, le groupe Trimetys, l’on affirme que tout ce qui est fait dans le sillage de ce projet, soit la Smart city de Cap Tamarin, est fait dans les règles et dans le respect de l’environnement. D’ailleurs, la compagnie étrangère Tree Doctor a été sollicitée pour s’occuper des arbres sur le site.

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En début de semaine, je me suis rendu au Barachois pour prendre l’air”, raconte Licman Aunund, pêcheur et habitant de la région. “C’est alors que j’ai vu tous ces arbres à terre ainsi que plusieurs travailleurs”, dit-il. “Ce n’est pas correct, d’autant que cela fait des années depuis que nous luttons pour la préservation de cette partie du Barachois”, dit-il. Inquiet, il a envoyé plusieurs correspondances aux autorités concernées. Les promoteurs, eux, répètent que “tout est fait dans le respect de l’environnement.” Contacté hier, au téléphone, Ezra Jhuboo, du groupe Trimetys, a été catégorique. “Nous avons obtenu tous les permis des autorités et nous avons sollicité des spécialistes en la matière pour remplacer ces vieux arbres abattus.” D’ailleurs, il soutient qu’à Tamarin, plusieurs variétés d’arbres endémiques ont été mises en terre. “Tout est fait dans un effort progressiste”, dit-il.

En effet, le Barachois intéresse depuis 2014. La remise en chantier d’un projet IRS par Barachois Villas Company Ltd avait vivement alerté les habitants de la région qui étaient montés au créneau. Dans une lettre envoyée aux autorités concernées et également au Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, l’association SAPO insistait qu’elle n’était pas contre le développement du village, mais mettait en garde contre toute destruction du Barachois, nécessaire à l’écosystème marin.

Licman Aunund signale qu’une dizaine d’arbres ont été abattus

Quelques années plus tard, soit en 2020, avec le projet de village intégré initié par la société Trimetys à Cap Tamarin qui démarrait, SAPO tirait encore la sonnette d’alarme sur la construction d’un bassin de rétention et de décantation des eaux pluviales qui affecterait l’écosystème marin et l’environnement. Les promoteurs, dans une déclaration à Week-End, affirmaient que « dans le cadre de ce projet, nous avons opté pour des solutions green. D’où d’ailleurs la construction de ce bassin de rétention et de décantation des eaux pluviales. » En 2021, SAPO dénonçait le “non-respect de la distance de réserve (de 16 mètres) de la rivière et du Barachois, la construction d’une grande ouverture en béton juste au bord du Barachois, dans le bassin de rétention d’eau ainsi que l’abattage des arbres dans la limite de la distance de réserve au bord du Barachois et des rivières de Tamarin et Rempart”, entre autres.

«Non-respect de la distance de réserve»

À ce jour, après avoir vu ce qui se passe au Barachois, Licman Aunund tire de nouveau la sonnette d’alarme. “Nous demandons aux autorités de stopper immédiatement la destruction de l’environnement du Barachois de Tamarin par tous les promoteurs du lieu ; de faire un état des lieux ; d’évaluer les dégâts déjà faits à l’encontre de la protection de l’environnement et de prendre des sanctions qui s’imposent”, martèle Licman Aunund. Il demande aussi que “les autorités et les promoteurs s’engagent à réparer toutes les erreurs ainsi commises, de nous assurer que tous les travaux et projets futurs ne seront pas entrepris dans la limite de la réserve, dans le Barachois ou les rivières Rempart et Tamarin et de prendre les mesures nécessaires pour restaurer l’environnement, l’écosystème et la biodiversité du Barachois de Tamarin qui est d’une valeur inestimable, qu’il faut préserver à tout prix.”

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