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Le centre-ville de la capitale : Palme d’or de la saleté et de l’incivisme

C’est bien beau d’avoir redonné ses lettres de noblesse à la Place Victoria, adresse emblématique de l’histoire contemporaine de la capitale, et nul doute que le Victoria Urban Terminal (VUT) a de nombreux atouts pour surprendre et charmer ses visiteurs, compte tenu, en premier lieu, de la propreté du site. Sauf que, juste en face du site, les commerçants ne faisant pas partie du VUT n’ont pas l’air de vouloir se mettre au diapason si l’on se fie au triste spectacle qui s’offre à nos yeux quotidiennement. Des ordures en tous genres jonchent la chaussée et les trottoirs sans que personne ne s’en émeuve, quand bien même ils ne sont pas les seuls à blâmer dans cette apathie profonde…

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On ne peut faire un pas sans marcher dans des restes et des emballages de nourriture, de bouteilles et sacs en plastique

Les images des déchets refoulés des canalisations par les torrents d’eau à Port-Louis au lendemain des inondations du 13 mars dernier, qui ne sont pas sans rappeler l’amoncellement de déchets sur les routes et dans les cours d’eau après la tragédie du 30 mars 2013, avaient fait le tour des réseaux sociaux. C’est autour du VUT qu’on avait observé les refoulements les plus conséquents. De grands cartons, emballages et bouteilles en plastique charriés par les eaux usées et obstruant les canalisations. Cet épisode, hélas, n’aura finalement pas servi de piqûre de rappel. Çà et là, le long des commerces, à la rue Dumas notamment, s’amoncellent des déchets qui enlaidissent l’environnement.

Les propriétaires des commerces qui jouxtent le VUT avaient pourtant tout intérêt à se mettre au diapason pour attirer la clientèle en faisant en sorte que les rues et les trottoirs soient propres, tout en rénovant leur bâtiment, dont beaucoup datent de l’époque coloniale. Il n’en est rien et il est important de ne pas tout mettre sur le dos des commerçants, car il est de notoriété que les Mauriciens sont loin d’être de bons élèves en matière de civilité environnementale.

Ces actes d’incivilité ont déjà été assimilés
par leurs auteurs à un droit acquis

Déjà qu’en jour de semaine, le lieu, qui est balayé et nettoyé très tôt le matin, fait peine à voir dans l’après-midi, avec les papiers gras, les verres et autres bouteilles en plastique qui virevoltent au gré des vents. Le triste spectacle du lundi matin fait peine à voir. On croirait qu’une horde de sauvages serait passée par là.

Ce qu’il reste de la seule poubelle disponible
à la rue Jemmapes

L’absence de poubelles…

Ce sont les insectes par nuées qui prennent le relais avec toutes les conséquences sanitaires induites. On ne peut faire un pas sans marcher dans des restes et des emballages de nourriture, de bouteilles et sacs en plastique. Des commerçants dépourvus de civisme reversent de l’huile de friture usagée dans les drains et dans les caniveaux.

Une image catastrophique renvoyée aux touristes qui, en plus d’avoir à en subir le triste spectacle, doivent en supporter les relents pestilentiels.

Quiconque se balade aujourd’hui dans les marchés et les commerces de proximité constatera que la bataille culturelle contre le plastique à usage unique semble très loin d’être gagnée, au grand dam des défenseurs de l’environnement. Et ce n’est pas faute d’avoir multiplié les amendes par deux : Rs 2 000 pour possession ou utilisation de ces produits en plastique, de Rs 20 000 pour leur vente et leur distribution, Rs 50000 pour leur importation et un maximum de Rs 100 000 pour leur fabrication. En atteste le tas de gobelets, assiettes jetables, bouteilles en plastique vides, éparpillés partout dans les rues.

Ce qui est surtout inadmissible, c’est que les élus de la ville, dont le lord-maire, et la Police de l’Environnement semblent faire peu cas de l’anarchie qui règne. Ont-ils déjà pris la peine d’arpenter à pied cette partie historique de la capitale pour s’enquérir de la situation ? Ils ont intérêt à prendre très vite le taureau par les cornes, car ces actes d’incivilités ont déjà été assimilés par leurs auteurs à un droit acquis. Comment passer sous silence l’absence de poubelles dans certaines artères, comme à la rue Jemmapes, en face des Casernes centrales, où la pollution atteint chaque jour son paroxysme.

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