« Les enseignants sont désarmés car ils n’ont pas le droit de rappeler à l’ordre un élève récalcitrant en élevant la voix. » C’est ce que soutient l’ex-président de la Government Teachers’ Union (GTU). Ce dernier, qui agit actuellement comme conseiller auprès de ce syndicat représentant les intérêts des enseignants du cycle primaire, est d’avis qu’une circulaire émise à ce sujet suscite un malaise.
Lors de cet entretien, il explique que les élèves récalcitrants tutoient leurs enseignants en classe et même menacent de les faire transférer. Certains parents, dit-il, vont même jusqu’à faire du chantage avec les enseignants avec d’importantes sommes d’argent pour ne pas aller de l’avant avec des plaintes qui risquent de mettre en péril leur carrière. Vinod Seegum profite de l’occasion pour exprimer sa pensée à propos de la grève de la faim entamée par l’enseignant, Nishal Joyram. Selon lui, ce mouvement de grève n’a pas eu l’adhésion escomptée en raison de l’absence d’une campagne de sensibilisation au préalable.
Abordant les examens du PSAC, il trouve que le taux de réussite s’explique par les efforts des enseignants mais aussi des élèves. Pour ce qui est de la compensation salariale annuelle de Rs 1 000, il est d’avis que le gouvernement n’aurait pas dû accorder un “quantum across the board” à tous les salariés car c’est les travailleurs du bas de l’échelle qui se retrouveront mal lotis.
Vous avez décidé de confier la présidence de la Government Teachers’ Union (GTU) à un autre enseignant après de nombreuses années. Comment se présente la transition ?
Je peux le dire avec fierté : la GTU est le seul syndicat où il y a eu une transition. D’ailleurs, avant d’en arriver là, j’avais fait ressortir dans des interviews que je ne serai pas un président à vie et que tôt ou tard je serai appelé à rendre mon tablier pour céder la place à un jeune car il faut promouvoir la jeunesse. Rien ne m’aurait empêché de rester agrippé au fauteuil de président de la GTU.
Pour rester à la tête de la GTU, j’aurais pu, par exemple, changer les règlements de mon syndicat et demeurer à la présidence. Ce faisant, il n’y aurait pas eu du sang neuf à la tête de la GTU. En me retirant de façon honorable, j’ai donné un signal fort aux autres syndicalistes. À ce jour, les syndicalistes qui occupent des postes de responsabilité ont la plupart entre 60 et 75 ans. Cette façon de faire envoie un très mauvais signal sur le plan international. Sa bann dimounn-la vinn bar sa plas la, Bon Die kone ziska kan zot pou ale.
Je ne suis pas en train de les critiquer mais il demeure un fait que beaucoup d’entre eux n’ont rien fait dans les syndicats. Il y a des membres qui occupent la présidence des syndicats pendant près de 30 à 40 ans. Il n’y a pas une seule réalisation de leur part qui puisse permette de dire que c’est à cause d’eux que cela est devenu une réalité. Malgré cela, ils continuent à s’accrocher.
Quelqu’un me disait l’autre jour que j’ai perdu mon salaire de président de la GTU en me retirant. Je lui ai répondu que je n’ai jamais touché un sou à la tête de la GTU. Il est vrai que les présidents de syndicat ne touchent pas de salaire mais ils bénéficient d’un certain nombre de privilèges tels que des billets d’avion et des nominations sur des conseils d’administration. Ce qui fait qu’ils s’accrochent à la présidence des syndicats malgré le fait que certains les qualifient de grands-pères.
J’ai été félicité sur le plan international pour avoir pris la décision de me retirer. Moi, je crois que c’est une décision historique de ma part et j’ai tenu ma parole, Puisqu’il y a un jeune dynamique et sincère à la tête de la GTU, je me fais un devoir de m’y rendre de temps en temps Au sein du mouvement syndical, l’expérience est une grande chose pour handle la situation et pour négocier. Je vais à la GTU pour aider le nouveau président Pro Bono. Je ne touche rien à la GTU. D’ailleurs, cela a toujours été le cas durant toute ma carrière de syndicaliste. La transition se passe très bien à la GTU et le nouveau président a besoin d’un peu d’encadrement. Nous sommes en train de le soutenir. Les membres veulent en tout cas des résultats, qu’importe celui qui dirige la GTU.
Quelle est votre réflexion sur le syndicalisme en ce moment ?
Maurice est, certes, une démocratie où la liberté de s’associer à un mouvement existe. Mais le pays est victime en ce moment d’une prolifération extraordinaire de syndicats. Maurice est en tout cas un des rares pays au monde où il y a presque 400 syndicats, 33 fédérations syndicales et 13 confédérations. Cet éparpillement syndical est devenu un sujet d’inquiétudes au niveau international, plus précisément au sein de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Il y a dix ans, l’OIT avait attiré l’attention sur le fait qu’un petit pays comme Maurice ne pouvait avoir 400 syndicats pour environ 600 000 travailleurs. Le nombre de syndicats continue à croître. Ils poussent comme des champignons.
Auparavant, sous l‘Industrial |Relations Act, on pouvait former un syndicat avec sept personnes. Nous avons fait des suggestions lorsqu’on a changé la loi du travail de 2008. Maintenant, il faut un minimum d’une trentaine de personnes pour former un syndicat. Le problème n’est pas résolu. Uniquement dans le secteur de l’Éducation, il y a au moins une trentaine de syndicats. Comment est-ce qu’ils vont négocier ? Le pire : zot tou a kouto tire. Kan mwa mo dire A, lot la dir B par zalouzi, Parmi les 50 syndicats., il y a aussi des syndicats illégaux. Ce qui fait que s’ils n’ont point de reconnaissance auprès des employeurs, ils n’ont pas le droit de négocier sur n’importe quelle revendication.
Le hic dans tout cela, ce que je qualifierai d’extraordinaire, c’est qu’un syndicat qui n’est pas reconnu à droit au check-off. J’ai eu l’occasion de signaler l’OIT à ce sujet. Mais cette instance a fait savoir que la liberté d’association doit prévaloir. Ce qui se passe maintenant, c’est qu’il y a beaucoup de syndicats qui ne disposent même pas d’un bureau, d’une adresse ou d’un numéro de téléphone. Il y a un syndicat dans le pays qui dispose de plus d’un millier de membres mais qui n’est pas reconnu. Que se passe-t-il donc dans ce cas ?
Dans le domaine de l’Éducation par exemple, c’est donc le ministère de tutelle qui est appelé à recueillir l’argent découlant du check-off pour le créditer ensuite sur le compte du syndicat concerné. En d’autres termes, si un syndicat n’est pas reconnu, il n’est pas redevable mais à chaque fin de mois, il perçoit l’argent du check-off. Dans le secteur de l’Éducation, le ministère rémunère un officier qui s’occupe de verser l’argent du check-off des syndicats qui ne sont pas reconnus. Ce genre de transaction n’existe nulle part ailleurs.
Ce qui est pire dans tout cela, c’est que les travailleurs sont en train de contribuer à tel ou tel syndicat tout en sachant qu’il ne va pas défendre leurs droits. C’est incroyable mais c’est vrai ! Dans le monde entier on est en train de parler d’unité syndicale pour que les travailleurs soient mieux lotis. L’exemple le plus plausible, c’est Business Mauritius alors que de l’autre côté, il y a 13 fédérations syndicales qui ne parlent jamais d’une seule voix. C’est le cas lors des tripartites portant sur la compensation salariale annuelle.
Sachant que l’unité syndicale n’existe pas à Maurice, l’OIT y a dépêché plusieurs experts pour tenter de coller les morceaux. L’OIT a dépensé beaucoup d’argent pour réunir les dirigeants des fédérations syndicales. Cela a débouché, par la suite, sur la création du conseil des syndicats qui ne marche pas malheureusement. Mon souhait est que les travailleurs commencent à réaliser que la multiplication des syndicats va les entraîner dans un trou. Il faut laisser la place aux jeunes pour trouver l’unité dans la classe syndicale.
Êtes-vous satisfait du quantum de la compensation salariale annuelle ?
Moi, je considère que la compensation salariale de Rs 1 000 est raisonnable dans le contexte actuel mais toujours est-il que le gouvernement aurait pu faire mieux pour les petits salariés. Je dis cela car le taux d’inflation est de 10,7%, mais les petits travailleurs n’ont pas eu droit une compensation de 10,7%. Il demeure un fait cependant que les travailleurs ne s’attendaient pas à une compensation salariale de Rs 1 000. C’est un bon quantum mais il doit être accompagné d’autres mesures comme la fixation des prix, le recrutement d’un plus grand nombre d’inspecteurs des prix pour assurer la surveillance.
Je dis que le gouvernement aurait pu faire mieux pour les petits salaires, car cette fois-ci la compensation est accordée across the board alors que dans le passé, il existait un plafond, comme c’était le cas l’année dernière où la compensation salariale se limitait à un plafond de Rs 50 000. Cette fois-ci, la compensation salariale est ouverte. C’est-à-dire que même ceux qui touchent entre Rs 100 000 et Rs 1 million mensuellement auront la compensation salariale de Rs 1 000. Le gouvernement aurait pu imposer un plafond. La compensation salariale accordée à ceux qui touchent entre Rs 150 000 et Rs 1 million aurait dû être distribuée à ceux au bas de l’échelle.
Je trouve également très injuste la façon de faire du gouvernement à l’égard des pensionnés qui ont beaucoup fait pour le pays. À deux reprises, le gouvernement n’a pas accordé de compensation salariale aux pensionnés. Après que ces derniers ont fait entendre leur voix à ce sujet, le gouvernement a décidé de revoir sa position. Et alors que les pensionnés sont restes tranquilles pendant un certain temps, le gouvernement revient à la charge en ne leur accordant pas de compensation salariale.
Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, dit aux pensionnés qu’il faut attendre juin prochain. Que feront les pensionnés jusqu’à juin pendant que le coût de la vie continue à augmenter ? Est-ce que les pensionnés vont continuer à acheter un litre d’huile comestible à Rs 110 ? Est-ce qu’ils vont continuer à payer des médicaments dont les prix ont triplé ? Il est vrai que le ministère des Finances va revoir la pension dans le prochain budget mais entre-temps, il aurait dû accorder aux pensionnés une certaine somme d’argent pour qu’ils puissent au moins sortir la tête hors de l’eau. Il est inacceptable de rien ne soit accordé aux pensionnés alors que nous savons tous qu’ils se fient sur cet argent pour survivre. Ils n’ont pas d’autres sources de revenus. Le gouvernement doit revoir sa décision.
L’enseignant Nishal Joyram a fait une grève de la faim pendant plusieurs jours pour inviter le gouvernement à revoir le prix du carburant. Quelle lecture faites-vous de la mobilisation autour de cette grève ?
Je n’ai pas participé à cette grève de la faim. J’ai été témoin de beaucoup de grèves de la faim durant ma carrière. Nishal Joyram a, au fait, pris tout le monde au dépourvu avec sa grève de la faim. Il l’a entamée sans se préparer préalablement, sans qu’il y ait une campagne de mobilisation à travers diverses actions que je qualifierais de Scafolding, telles qu’une marche de protestation, une conférence de presse, une campagne de sensibilisation. Il a pris tout le monde au dépourvu en croyant que des gens allaient adhérer à son mouvement de grève. Nous savons tous qu’une grève de la faim est une arme de dernier recours car on risque de perdre sa vie.
Selon moi, cet enseignant a démarré par le dernier recours et c’est pour cela qu’il y a des gens qui n’ont pas compris ce qu’il est en train de faire bien qu’il défende une juste cause. Les gens n’ont pas compris et c’est pourquoi ils n’ont pas adhéré à ce mouvement. Ce n’est qu’aux derniers jours de grève qu’on a commencé à voir une mobilisation autour de lui pour exprimer de la sympathie. Je me souviens de la grève de Jayen Chellum il y a quelques années. Chaque soir je me rendais sur place pour exprimer mon soutien et les gens s’étaient déplacés malgré les grosses pluies.
Dans le cas présent, il y a eu un appel à la mobilisation à travers les réseaux sociaux. Or, les réseaux sociaux entraînent les gens vers l’individualisme. Les automobilistes n’ont à aucun moment allumé les phares de leurs véhicules en signe de solidarité. Ils n’ont pas, non plus, mené une campagne de klaxons. Cette grève de la faim est différente de ce qu’avaient organisé des syndicats dans le passé. Cet enseignant n’a pas eu une plate-forme autour de lui.
Avant d’entamer une grève de la faim, il faut bien réfléchir. Il faut d’abord mobiliser le public avant car tout le monde est concerné. En tout cas, c’est le souhait de tout le monde. Le prix du carburant doit baisser mais il faut respecter le Petroleum Pricing Committee. Nous savons aussi que le Price Stabilisation Account fin fini devide et qu’il faut renflouer les caisses de la State Trading Corporation (STC). Avec la baisse du prix du carburant sur le plan mondial, il faut que la baisse soit effective à Maurice. Il y a une reprise économique. Si le gouvernement baisse le prix du carburant, cette reprise sera accélérée à tous les niveaux. À ce jour, tout le monde souffre du prix actuel du carburant que je qualifierai d’exorbitant.
La violence chez les écoliers et les étudiants est devenue monnaie courante. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Je pense personnellement que depuis quelques décennies lorsque le Certificate of Primary Education (CPE) avait cours, les gens avaient décrié ce système en raison de la compétition atroce. Avec le CPE, il n’y avait point d’espace dans le Curriculum pour l’enseignement des valeurs humaines. Il y a eu une concentration autour de l’enseignement des sujets académiques. C’était seulement Result-Oriented pour avoir un bon collège et un bon travail.
En 1989. il avait le projet Education in Human Values dans les écoles primaires. Les manuels scolaires et le Curriculum étaient déjà prêts. Mais les enseignants à l’époque étaient mal lotis. Ils percevaient de bas salaires, les conditions de travail étaient difficiles, le Transfer Committee n’existait pas. On transférait des enseignants du Nord au Sud, c’était la loi de la jungle. Je disais qu’il fallait rémunérer les enseignants pour cette matière.
À cette époque, j’avais fait cette proposition : accorder mensuellement Rs 100 à chaque enseignant pour enseigner cette matière. Mais les autorités d’alors ont dit non. Elles ont sorti l’argument que cela fait partie de leur travail. Le projet a failli donc lamentablement. Si on avait mis en pratique ma proposition depuis 1989, la société mauricienne aurait été autre en ce moment. En se concentrant uniquement sur le côté économique, les valeurs humaines ont été délaissées dans les écoles.
Que se passe-t-il aujourd’hui ? On voit des enfants qui n’ont aucun respect pour les gens. Aujourd’hui, ils se bagarrent, font usage de l’arme blanche. Les parents ont, d’autre part, commencé à harceler les enseignants lorsque les résultats de leurs enfants laissent à désirer. Des bouncers viennent rendre visitent aux enseignants. Je suis revenu avec l’idée d’introduire l’enseignement des valeurs humaines et en ai fait la proposition à la ministre actuelle de l’Éducation. Elle m’a dit qu’on inclura la matière dans les classes des Holistic Teachers. Je lui ai dit que cela ne va pas marcher.
Si les gens éprouvaient du respect pour l’individu, il n’y aurait pas eu ce genre de crimes atroces qu’on est en train de vivre actuellement. Si les gens avaient du respect pour l’humanité, il n’y aurait pas eu un crime perpétré contre une femme dans un autobus. Tout cela relève du fait qu’ils n’ont pas reçu une éducation sur les valeurs humaines dès leur jeune âge. Ils ont vécu dans un monde matériel où la course à la corruption, à un travail rémunérateur, au backing pour être nommés a entraîné notre société à la dérive. Notre société fait peur désormais. Elle fait peur à tout le monde.
Aujourd’hui, lorsque vous quittez votre maison pour vous rendre au travail, vous n’êtes pas sûr de rentrer chez vous. L’île Maurice n’était pas comme cela auparavant. Essayer de marcher entre 19h et 20h le soir dans certaines rues, vous allez voir. Ce qui passe maintenant dans les écoles est inacceptable. Certains élèves n’ont pas de respect pour leurs enseignants. Il y a eu une dégradation des mœurs de façon extraordinaire. Si on ne prend pas de mesures correctives dès maintenant, demain ce sera trop tard.
Pourquoi, selon vous, les enseignants n’arrivent pas à contrôler la situation dans les écoles ?
Les enseignants sont aujourd’hui désarmés. Il est vrai qu’il ne faut pas user de violence envers les enfants car ils sont des êtres innocents. Ils ont des droits comme n’importe quel être humain dès sa naissance. Il y a une surconcentration sur les droits humains, les droits des enfants, et les instances qui s’occupent des droits des enfants ont demandé au ministère de l’Éducation d’émettre des circulaires pour que les enseignants s’informent de la situation au début de l’année.
Les enseignants doivent ensuite signer ces circulaires. Ces circulaires sont émises au début de chaque trimestre et il est rappelé aux enseignants qu’ils n’ont pas le droit de battre un enfant. Zot pa gagn drwa kriye ar li. Zot pa gagn drwa koz for ar li. La circulaire dit que cela équivaut à du Verbal Harassment. Apres avoir mis toutes ces règles dans la circulaire, on dit à l’enseignant de la signer et en cas de non-respect, des poursuites seront entamées contre lui. Cette circulaire a atterri chez des parents. Finn ena paran finn pran sa sirkiler finn vinn dan lekol dir profeser la : donn mwa Rs 10 000, mo pe al met case kont ou ou finn koz for ek mo zanfan, donn mwa Rs 5 000 ou finn bat mo zanfan, donn mwa Rs 5 000 ou ti li met deor”.
Même si un enfant se montre turbulent, on n’a pas le droit de le mettre en dehors de la classe. Plusieurs enseignants ont rapporté de tels cas à la GTU. Certains instituteurs ont obtempéré afin d’éviter des démêlés, que ce soit avec les parents ou avec les autorités. C’est du chantage.
La situation est encore plus difficile dans les régions chaudes et dans les écoles d’élite ou il y a beaucoup de parents qui sont des agents politiques ou proches des ministres. Paran fini dir zanfan la si profeser koz for ar twa to dir mwa. On a aussi enregistré des cas où un enfant s’est mis debout dans une classe pour tutoyer son enseignant en lui disant : “Taler mo fer twa transfere la”. C’est pourquoi un enseignant ne sait plus maintenant sur quel pied danser.
J’ai rencontré d’autres cas dans des écoles d’élite où les élèves étaient les enfants d’hommes de loi, de députés, de ministres et qui se croyaient tout permis. On a enregistré un autre cas où le père d’un élève est venu avec un sabre à l’école. On a dû faire appel à la police et l’enseignant est dans l’insécurité. Il y a aussi des élèves qui vont à l’école sans entrer en classe. Personne ne peut les ramener à l’ordre. Voila quel genre de situation vivent les enseignants.
Quelle a été votre plus grande réalisation jusqu’ici ?
L’alignement salarial avec le secondaire a été l’une des plus grandes réalisations mais la concrétisation du BED (Bachelor in Education) reste la cerise sur le gâteau.
Les enseignants du primaire seront désormais des gradués. Une première cohorte de 150 est déjà dans les écoles. Deux autres cohortes sont à compléter leur BED. Cela m’a pris plus de 30 ans pour le réaliser, mais nous y sommes. Le BED est appelé à révolutionner le primaire, et c’est une vision révolutionnaire.
Quel est votre plus grand regret ?
La sélection par la PSC pour le poste de Head Masters est restée au travers de ma gorge. Nous avons résisté à plusieurs reprises mais les autorités ont fait la sourde oreille. Cette sélection crée d’immenses frustrations parmi les enseignants et l’impact sur l’éducation en général se fera sentir à l’avenir. Et ce sera trop tard. Nous aurons sacrifié plusieurs générations. Espérons que les autorités se raviseront.
Que pensez-vous des résultats du PSAC 2022 ?
Il y a une progression d’année en année mais cette fois c’est un saut en avant avec la barre de 80,6% atteint. Avec le Resit Exam prévu du 19 au 21 décembre, une autre proposition de la GTU, le taux de réussite sera encore plus probant. Tout cela découle de l’effort considérable des enseignants mais aussi des élèves. Aussi l’extension de l’année scolaire et l’apport de la technologie dans l’apprentissage ont permis de faire la différence.
« Il est inacceptable de ne rien accorder aux pensionnés alors que nous savons tous qu’ils se fient à cet argent pour survivre. Ils n’ont pas d’autres sources de revenu. Le gouvernement doit revoir sa décision »
« Finn ena paran finn pran sa sirkiler finn vinn dan lekol dir profeser-la donn zot Rs 10 000 sinon “mo pe al met case kont ou ou finn koz for ek mo zanfan, donn mwa Rs 5 000 ou fin batt mo zanfan, donn mwa Rs 5 000 ou ti met li deor” »
« Aujourd’hui, lorsqu’on vous quittez votre maison pour vous rendre au travail, vous n’êtes pas sûr de rentrer chez vous. Maurice n’était pas comme cela auparavant »