Qatar : capitale de la planète foot

La Coupe du Monde, qui se déroule au Qatar depuis le week-end dernier, monte en puissance avec son lot de surprises et devrait mobiliser l’attention, alors que les principaux prétendants au titre de champion du monde commencent à montrer le bout de leur nez. Quoi qu’on en dise contre ce royaume autocratique du Golfe persique, il faut reconnaître que la fête internationale du football y aura bien lieu jusqu’au 18 décembre, malgré toutes les tentatives de noircir la réputation de ce pays, tant sur le plan politique que sur celui des droits de l’homme.
D’ailleurs, malgré la rhétorique parfois violente contre l’organisation du Mondial par le Qatar par certains pays occidentaux, aucun pays n’a jusqu’ici songé à boycotter cette manifestation sportive en décidant de ne pas envoyer son équipe. De plus, des millions de spectateurs dans le monde ont suivi avec émotion le dialogue entre une des stars hollywoodiennes les plus populaires sur le plan international, Morgan Freeman, et Ghanim Al Muftah, ce jeune qatari âgé de 20 ans atteint d’une maladie et qui, comme le souligne la presse internationale, a fait de son handicap une force. Ils ont appelé à la tolérance, au respect et ont invité à voir la beauté au-delà des différences. La présence de ces deux personnalités est interprétée comme un symbole d’un lien établi entre l’Orient et l’Occident. Le Qatar sera jusqu’au mois prochain la capitale de la planète foot.
À Maurice, tous les regards sont fixés sur la santé de Nishal Joyram, qui devrait être à son 11e jour de grève de la faim devant la cathédrale de Port-Louis. Ce dernier a décidé de porter la croix de la majorité des Mauriciens qui, de façon directe ou indirecte, sont affectés par le prix du carburant. Cette question affecte directement les automobilistes mauriciens, d’une part, et indirectement la vie des consommateurs mauriciens, d’autre part, car le prix de l’essence a des conséquences sur le coût de la vie et participe à la hausse de l’inflation.
Pourtant, les prix à l’international ont enregistré une baisse depuis plusieurs semaines sans que le STC, le Price Fixing Committee ou le gouvernement ne bronchent. L’opposition considère que le prix de l’essence peut baisser de Rs 20. Cette demande s’est jusqu’ici heurtée à un refus systématique des autorités. Les tentatives de négociation entre les membres du comité de solidarité et les autorités gouvernementales n’ont rien donné jusqu’ici. En mettant en péril sa vie, Nishal Joyram a réussi à porter sur le plan national la frustration que ressent la population. Selon le Dr Gujadhur, sa santé commence à fléchir. Il est urgent de trouver une solution afin d’éviter le pire, même si cela nécessite l’intervention du Premier ministre.
Autre situation délicate à laquelle est confronté le pays : l’incendie qui a éclaté au centre d’enfouissement de Mare-Chicose, dégageant une fumée toxique qui affecte tous les villages environnants. Tenant compte de l’envergure de ce qui est devenu une montagne de déchets, qui génère son propre gaz qui alimente l’incendie, des voix se sont prononcées jeudi en faveur de l’intervention des pompiers de l’île sœur, qui seraient mieux équipés pour lutter contre ce genre de situation. Cela aurait permis d’éviter tout désastre qui menace les villages environnants.
Cet incendie remet sur le tapis la stratégie concernant la gestion des déchets à Maurice. Depuis des années, l’avenir du centre d’enfouissement de Mare-Chicose, considéré comme saturé, a fait l’objet de débats. Il est temps de passer de la parole à des actions concrètes, d’autant que les statistiques indiquent que le volume de déchets ménagers et commerciaux pourrait atteindre 840 678 tonnes par an en 2030, par rapport à 514 020 tonnes en 2019.
Terminons par cette information qui vaut son pesant d’or. Les ministres de la Justice du Commonwealth, réunis à Maurice cette semaine, ont reconnu à l’unanimité jeudi le rôle indispensable des médias. Patricia Scotland, secrétaire général du Commonwealth, a souligné que la Charte du Commonwealth affirme que la liberté d’expression, y compris la liberté des médias, est essentielle à l’épanouissement des sociétés démocratiques et une condition fondamentale du développement. À bon entendeur, salut !

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