Jeanot Bardottier : « Je veux renaître tel le phénix »

Alors qu’il effectuait une excellente première partie de saison, une onde de choc s’est abattue sur Jeanot Bardottier en août 2020. Une bande sonore, dans laquelle une voix qui lui aurait été attribuée, avait causé la suspension de sa licence. Une enquête avait été ouverte et le cavalier n’avait plus eu le droit d’opérer.

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Cette semaine, le Mauricien, qui n’a cessé de clamer son innocence depuis l’éclatement de cette affaire, a obtenu gain de cause et le procès a été rayé. Le champion 2015 chez les Mauriciens et vainqueur classique, qui nous a accordé une interview, revient sur son vécu pendant ces longs mois sans pouvoir exercer son métier, ce qu’il a ressenti lorsqu’il a appris la décision favorable et surtout son désir de revenir encore plus fort sur la scène hippique en tant que cavalier cette année.

Jeanot Bardottier, vous avez obtenu gain de cause après que la cour a décidé de rayer l’affaire vous concernant. Quels sont vos sentiments après ce dénouement heureux ?

Je ne vais pas vous mentir que c’est un énorme poids qui sort de mes épaules et je suis extrêmement heureux de la tournure des événements. Les derniers mois ont été pénibles à plusieurs niveaux et j’ai toujours clamé mon innocence depuis l’éclatement de cette affaire. Me voir avoir gain de cause est une juste récompense.

L’année 2020 a certainement été dure. Expliquez-nous comment fait un jockey pour faire vivre sa famille lorsqu’il ne peut pas exercer son métier ?

Le ciel m’était tombé sur la tête en août 2020. Les choses avaient commencé tambour battant sous les couleurs de la casaque bleu électrique et écharpe rouge, et je voyais l’avenir avec sérénité lorsque cette tragédie m’est arrivée. J’ai dû revoir ma copie à plusieurs niveaux et tout mon quotidien a été chamboulé. Je ne vous cache pas que le moral n’était pas au beau fixe. J’ai eu à prendre mon mal en patience et voilà maintenant, les choses ne peuvent qu’aller en s’améliorant.

Et comment avez-vous fait pour joindre les deux bouts ?

Être jockey est mon unique métier et ma licence ayant été révoquée, je ne pouvais plus monter, même au training. J’ai dû faire avec les moyens du bord. Je me suis reconverti en vendeur de poisson avec ma famille afin de joindre les deux bouts avant que je ne prenne de l’emploi dans le centre privé de Balaclava afin de ne pas trop perdre en fitness.

Ce n’est un secret pour personne que vous prenez souvent du poids pendant un repos. Quel est votre état actuellement ?

Je ne vais pas vous cacher que j’ai pris quelques kilos en raison d’un manque de compétition, mais ne vous en faites pas, je fais le nécessaire pour retrouver mon poids de forme.

Et comment ?

J’ai repris une activité physique assez rigoureuse depuis deux semaines accompagné d’un coach et j’ai déjà perdu quelques kilos. J’ai une alimentation stricte couplée à des séances de gym et de cardio.

Votre retour ne devrait donc pas tarder au niveau de la scène hippique. Pourrez-vous être de retour dès le début des hostilités ?

Je ne me mets pas la pression. Il est clair qu’en un claquement de doigts, je n’atteindrai pas l’objectif fixé et c’est pour cette raison que je pourrai ne pas être présent dès l’ouverture de la saison. D’abord, il me faudra obtenir ma licence et reprendre l’entraînement matinal à Port-Louis. Cela m’aidera alors à retrouver un bon degré de fitness.

On vous sent très motivé…

Je veux renaître tel le phénix et j’ai la niaque. Je veux démontrer à mes détracteurs dès mon retour que je n’ai rien perdu de mes capacités. Il faut se donner les moyens pour atteindre tout objectif et c’est ce que je fais.

Et un dernier mot pour vos nombreux fans ?

Je dois dans un premier temps remercier toute ma famille pour son soutien indéfectible. Mon épouse et surtout ma maman ont été toujours présentes. J’ai une pensée également pour mon avocat Me Kailash Trilochun qui m’a défendu comme il le faut et qui a abattu un gros travail. Certains amis m’ont également soutenu. Pour ce qui est de mes nombreux fans, je leur donne rendez-vous sur la piste pour qu’on puisse “pédaler” à nouveau. P

 

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