Jyoti Jeetun (Chief Executive du groupe Mon-Choisy) : « Nous gardons notre momentum durant la pandémie »

L’annonce de la Mon-Choisy Smart City avait été faite avant que Maurice ne soit frappée par la pandémie du Covid-19. Ce projet comprend, entre autres, la construction d’appartements, de maisons, villas destinés aux Mauriciens comme aux étrangers. Aujourd’hui, les différentes phases de construction sont en cours et prendront fin dans les délais prescrits malgré deux confinements. Pour être dans les temps, garder le momentum était essentiel, comme le souligne la Chief Executive du groupe Mon-Choisy, Jyoti Jeetun. Savoir naviguer en ces temps difficiles, dit-elle, est un élément crucial afin de pouvoir réaliser les objectifs fixés.

- Publicité -

La Smart City du groupe Mon-Choisy est appelée à changer la face du nord de Maurice durant les prochains 25 ans. Quel bilan faites-vous de ce projet ?

La Smart City a été inaugurée en août 2020, il y a 18 mois. Depuis, nous avons eu la pandémie de Covid-19 qui a fondamentalement chamboulé beaucoup d’activités économiques dont la construction, l’immobilier. Notre golf était fermé pendant plusieurs mois. Nous avons eu à naviguer entre tous ces problèmes. Mais il faut dire que nous croyons dans ce que nous entreprenons. Nous avons une vision à long terme. De ce fait, nous avons eu le courage d’investir tout en étant très agile. Donc, il a fallu bouger, repenser, se réinventer et réaliser certains projets et non d’autres.

Aujourd’hui, quatre projets majeurs, soit Bois-des-Champs avec 159 lots lancés en juillet 2020, les Allées du Golf 1 lancés en octobre 2020 et le 2 en octobre 2021, Mon-Choisy La Réserve en juin 2021, sont en construction. Ces projets principaux valent plusieurs milliards de roupies d’investissements. Nous avons aussi la rénovation du cœur de Mon-Choisy, le Wellness and Leisure Centre, le paddock pour des balades à cheval. Nous avons six projets en construction. Nous aurons un autre projet qui sera lancé la semaine prochaine.

Nous croyons dans la reprise économique et il faut travailler dur. Ce n’est pas facile avec l’inflation et toutes les complications du Covid-19, des employés qui tombent malades, du fret qui a augmenté, du retard pour avoir les matériaux. Mais il faut pouvoir s’adapter. C’est ce que nous appelons la nouvelle normalité. Il faut pouvoir s’adapter dans un monde qui est “completely disrupted” aujourd’hui. Tous les projets sont “on time” au niveau de la construction. Nous n’avons pas de gros “hiccups”. Nous avons une petite équipe qui travaille dur. Nous sommes très sélectifs car nous choisissons toujours le meilleur prix et qualité.

Le Covid-19 a été un coup sérieux pour les entreprises. Quelles ont été les difficultés majeures rencontrées, et comment avez-vous pu naviguer pour pouvoir vous en sortir ?

Il y avait toute cette incertitude sur l’ouverture des frontières, la fin du Covid-19, s’il fallait commencer le projet ou tout cesser… C’est faire un pas en avant mais deux pas en arrière. C’est un défi important lorsqu’on est opérateur économique de naviguer dans l’incertitude totale.

Le deuxième défi est le “cashflow” car l’investissement est engagé. Il faut gérer le “cashflow” d’une manière très rigoureuse. Pour le moment, c’est vrai que l’inflation est le problème. Nous avons à absorber toutes les augmentations des coûts de construction. Mais on ne peut pas les passer au client. Sinon, on les perd. Comment se présentera l’avenir est une autre question.

Est-ce qu’il y a eu un moment où l’on s’est dit qu’il faut changer tout le projet ?

Oui. Tout d’abord, c’est la peur et l’inquiétude qui s’installent. Tout le monde a ressenti la panique durant les premiers mois du Covid-19. Il fallait garder son calme pour savoir que faire. Nous avons dû effectuer des “best case” et des “worst case scenarios” pour savoir comment bouger les pièces du puzzle. Par exemple, le projet de Mon-Choisy La Réserve était plus grand mais nous avons dû le retarder et “scale down” le projet car les frontières étaient fermées. Certains étrangers qui avaient acheté ont annulé. Mais nous avons du redémarrer le projet.

Aujourd’hui, toutes les unités sont vendues. Nous commercialisons la phase 4 maintenant. Le momentum est important. Nous gardons notre momentum durant la pandémie. Si on ne prend aucun risque et qu’on s’assoit, le jour où la pandémie passera, on aura tout raté. Lorsqu’un client voit que le travail est effectué, il sera intéressé et fera confiance. Nous avons de gros clients sud-africains et français. Nous avons aussi quelques Malgaches, Congolais et Ghanéens.

On nage toujours dans l’incertitude. Comment gérez-vous les risques ?

Face aux risques, on se dit comment pouvoir les atténuer. On prend des risques calculés car il ne faut pas s’orienter “in the unknown”. Il faut savoir ce que seront ses plans B et C. Il faudra être bien préparé et ne pas se jeter dans le “complete unknown”. Mais il faut vivre avec l’incertitude et s’adapter. Mais cette adaptation n’est pas facile. C’est une question de vie ou de mort.

Comment se différencie la Smart City de Mon-Choisy par rapport aux autres que nous voyons dans le pays ?

Chacun a ses spécificités. Nous sommes dans une zone balnéaire. Nous avons le golf et sommes près de la mer. Nous sommes très différents ainsi. Notre clientèle est différente et nous ne sommes pas en concurrence. Chacun a ses forces. Dans le plan à long terme, nous aurons un Business Park mais nous avons dû le mettre “on hold” à cause de la pandémie. Ce projet aurait dû être lancé début 2020. Nous avons plusieurs projets que nous avons dû mettre “on hold”. Maintenant nous ouvrons les tiroirs pour retirer ces projets.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -