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DRAME EN MER—À BELLE-MARE: L’examen scientifique du bateau peu concluant

L’enquête sur le double drame en mer au large de Belle-Mare, avec deux ressortissants français – Antoine Baudron, 43 ans, et son épouse Ewa, 40 ans – tués par le passage d’un bateau de plaisance, s’annonce des plus complexes. Le principal suspect, Curtis Rezena, âgé de 48 ans et habitant Belle-Mare, en détention policière, maintient son innocence, soutenant que les deux victimes n’ont pas été percutées par le hors-bord qu’il pilotait ce jour-là dans le lagon de Belle-Mare. Les premiers examens scientifiques entrepris dès hier après-midi sur le bateau saisi par la police n’ont pas donné de résultats concluants. D’autre part, des proches des victimes sont attendus à Maurice aujourd’hui alors que la fille du couple, une adolescente de 16 ans, est toujours en état de choc. Les autorités ont décidé de mettre sur pied une cellule d’accompagnement psychologique.
Des spécialistes du Scene of Crime Office (SOCO), qui ont fait le déplacement à Belle-Mare, ont procédé hier à un premier examen complet du “speed-boat” soupçonné d’être à la base de cet accident fatal. Ils ont défini deux lignes d’intervention pour cet exercice, soit des prélèvements d’ADN (Swapping) en vue de déterminer s’il s’agit bien du bateau incriminé dans ce drame atroce. Les échantillons recueillis ont été envoyés au laboratoire en vue de confirmer des “compatibility tests” avec l’ADN des victimes.
D’ores et déjà, certaines sources soutiennent qu’il serait quasi impossible de retrouver des traces vu que l’eau salée aurait pu détruire des preuves tangibles. D’autre part, après l’impact, l’hélice du bateau ayant continué à tourner, des traces d’ADN, s’il y en avait, auraient été lavées. Néanmoins, les enquêteurs placés sous la supervision de l’assistant-surintendant de police Reddy Lutchmoodoo, affecté à la National Coast Guard, gardent l’espoir de pouvoir obtenir le moindre indice en vue d’approfondir cette enquête.
Par ailleurs, un examen mécanique du hors-bord, équipé de deux puissants moteurs, n’a pas donné de résultats concluants. À ce stade, aucune trace d’impact n’a été notée au niveau de l’hélice ou autre partie de la coque du bateau lors de cet accident en mer. Mais les enquêteurs soutiennent néanmoins que le Dodo Boat est bel et bien le bateau recherché. Aucun autre examen n’est prévu sur le hors-bord à ce stade.
Du côté du ministère du Tourisme, ce dossier est suivi avec un intérêt particulier. L’entourage du Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme avance que Xavier-Luc Duval est très affecté par ce double drame touchant des ressortissants étrangers. Il attend les conclusions de l’enquête pour « sévir de manière exemplaire » et mettre à exécution de nouvelles recommandations allant dans le sens d’une plus grande sécurité lors des sorties en mer.
Des dispositions particulières ont été prises par les autorités depuis ce drame. La Child Development Unit a été mise à contribution avec une cellule psychologique pour accompagner l’adolescente. Des proches devaient arriver aujourd’hui en vue des démarches pour le rapatriement des dépouilles des victimes. Le ministère du Tourisme s’apprête à étendre toutes les facilités nécessaires aux proches. Mais à la mi-journée, aucune date n’avait encore été arrêtée officiellement.
Par ailleurs, les enquêteurs ont sollicité l’aval du State Law Office (SLO) en vue de situer la responsabilité de l’hôtel Crystal Beach dans cet accident. La police est en présence d’informations portant à croire que cet établissement hôtelier opérait sans permis en proposant des plongées en apnée à ses clients. Des recoupements d’informations indiquent que le bateau appartenant à l’établissement hôtelier, et ayant assuré le transfert des deux touristes jusqu’au site de plongée, n’avait aucun permis pour organiser du “snorkelling” (plongée avec tuba). Avec la confirmation de ces nouveaux éléments, des sanctions sont à prévoir pour cet hôtel situé sur la côte est, avec dans un premier temps une contravention servie à l’établissement pour ce délit. Affaire à suivre…

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