En vue des élections générales, le 7 novembre, le cardinal Piat a tenu à rappeler l’importance du droit de vote ainsi que le geste au cœur de notre responsabilité de citoyens.
« Ces élections sont un temps fort d’exercice de notre devoir civique qui comprend, outre le vote lui-même, la désignation des candidats, la présentation des programmes électoraux, les meetings et débats », écrit-il dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Ci-dessous, le message du cardinal Piat.
« Le 7 novembre prochain, vous serez appelés à élire ceux et celles qui dirigeront notre pays et porteront la responsabilité de prendre des décisions économiques et sociales qui façonneront la vie des Mauriciens pour les cinq prochaines années. Ces élections sont un temps fort d’exercice de notre devoir civique qui comprend, outre le vote lui-même, la désignation des candidats, la présentation des programmes électoraux, les meetings et débats.
La brièveté de la campagne électorale augmente les tentations habituelles qui guettent les partis politiques. Par exemple :
- L’achat direct ou déguisé des votes.
- Chercher à « gousser » des citoyens pour qu’ils votent pour un candidat. Cela est un signe de faiblesse qui signifie que le parti reconnaît que le calibre du candidat ne suffit pas pour lui attirer des votes libres.
- L’émotion et l’excitation qui prennent le dessus sur la réflexion raisonnable.
- La cascade de promesses à slogans ronflants mais sans lendemains.
- Les insultes et les attaques personnelles qui remplacent les débats de fonds. Une campagne électorale doit être marquée par des débats démocratiques qui font appel à l’intelligence des citoyens et ne se résume pas à des combats de bas étage.
N’abdiquez pas devant votre devoir de voter sous prétexte que la politique est corrompue. Nous avons les politiciens que nous méritons. Ne vendez pas votre vote au plus offrant pour obtenir des faveurs personnelles ou marginales. Ne vendez pas votre conscience pour des gains personnels mais préoccupez-vous du Bien Commun. Votez pour des personnes en tenant compte de leurs compétences et des valeurs qu’ils promeuvent et non pas en fonction du groupe ethnique auquel ils appartiennent. Interpellez les candidats sur les vraies questions qui préoccupent la population. Par votre vote, vous avez une contribution à apporter pour que la politique dans notre pays ne s’enlise pas dans la corruption et le communalisme. Exigez des candidats qu’ils respectent les priorités nationales en se situant au-dessus des appétits sectaires et sectoriels ; que la liberté et les droits civiques des citoyens soient respectés ; que le combat contre la pauvreté devienne la priorité des priorités.
Le 9 septembre dernier à Marie-Reine-de-la-Paix, le pape François a attiré notre attention sur les grands dossiers qui devraient particulièrement nous préoccuper : les jeunes, leur emploi, la drogue qui les emprisonne ; les pauvres, les migrants. Tout en stigmatisant la discrimination et la corruption, il nous a encouragés « à ne pas succomber à la tentation d’un modèle économique idolâtre qui ressent le besoin de sacrifier des vies humaines sur l’autel de la simple rentabilité… au détriment de la protection des pauvres, de l’environnement ».
Selon son positionnement traditionnel, l’Eglise Catholique n’a pas de consigne de vote à donner, encore moins de favoris à présenter. Sa mission, au nom de l’Evangile est d’éclairer les consciences afin d’aider les citoyens et spécialement les jeunes à utiliser leur droit de vote à bon escient. La Commission Justice et Paix sortira ces jours-ci, un petit document gratuit qui donne quelques informations utiles sur les divers enjeux de société sur lesquels il vaut la peine d’interpeller vos candidats.
J’invite tous ceux qui vont voter, et spécialement ceux qui voteront pour la première fois, à utiliser leur droit de vote d’une manière réfléchie et responsable. Nous le devons tous à notre pays. »