Un conseiller de Plaine-des-Papayes, Faezal Rujub, dénonce la prolifération de la drogue dans son village. « La situation empire et il faut faire quelque chose, car de plus en plus de jeunes sont touchés par ce fléau », dit-il, avant d’ajouter qu’une telle situation fait augmenter le nombre de cas de vols dans le village.
« Les toxicomanes sont de plus en plus jeunes, c’est chagrinant. Heureusement que la pharmacie qui était impliquée dans la vente de sirop contre la toux a changé de propriétaire », dit Faezal Rujub. Selon lui, les toxicomanes obtiennent maintenant leurs doses hors du village. C’est un problème alarmant, dit-il, car les habitants ne se rendent pas compte que « personne n’est à l’abri d’un tel fléau ». « Beaucoup de parents en souffrent. L’alcool aussi fait des dégâts chez les jeunes ». Le conseiller de village observe que si on ferme une porte qui fournit de la drogue aux toxicomanes, une autre s’ouvre pour eux. « De ce fait, le business continue ».
Il estime qu’il faut sensibiliser davantage les jeunes aux dégâts que cause la drogue à leur santé, dans la famille et dans le pays. À cause de la drogue, fait-il remarquer, le nombre de cas de vols dans le village augmente, de nombreuses maisons ont été cambriolées ces derniers mois. On voit ainsi beaucoup de seringues abandonnées dans des terrains en friche. « On nous a aussi rapporté quelques cas de prostitution, peut-être liés à la drogue, on ne sait pas encore. Il faut être vigilants et prendre des mesures avant que la situation n’empire. De temps à autre, on rapporte aussi des cas de violence », souligne-t-il. Côté infrastructure, Faezal Rujub évoque les changements dans le village. « Le look même du village a changé, la vie s’est beaucoup améliorée pour la population, qui a énormément augmenté. Elle a même doublé durant les 15 dernières années en raison du nombre grandissant de morcellements qui ont été créés dans le village et qui attirent de nouveaux habitants », explique-t-il, déplorant le mauvais état dans lequel se trouvent certaines routes du village, à l’instar de Ramgoolam Road et Morceley Road qui n’ont pas été asphaltées depuis plus de deux décennies. « Que pouvons-nous faire en tant que conseillers ? Juste une requête auprès du conseil de district pour qu’on améliore les infrastructures dans notre village. Cela prend du temps et on parle de budget restreint », dit-il.
Ce conseiller de village pense néanmoins qu’« on ne fait pas assez » pour rendre la vie de la population plus confortable. Il pense aux problèmes de drains, à l’aménagement d’un jardin d’enfants à Boutique Rouge et à un terrain de pétanque. Il y avait autrefois, indique-t-il, un jardin d’enfants dans la cour du centre social de la localité, mais il n’existe plus. « Il faut aussi organiser pour les jeunes des activités sportives, qui sont rares. Il faut aussi penser aux femmes. On aurait pu leur demander de faire des propositions au conseil du village », ajoute-t-il, avant de déplorer l’absence d’activités pour marquer le 50e anniversaire de l’indépendance de notre pays. « C’est triste. Du moins, je n’ai rien entendu jusque-là. C’est désolant », déclare Faezal Rujub. Le conseiller du village critique l’administration villageoise qui, selon lui, « ne fait rien ». Il poursuit : « Dernièrement, nous avons obtenu des équipements de musculation, mais on les a laissés dormir pendant trois ans. On les a finalement installés, mais il n’y a aucune organisation du côté du gymnase »