RUGBY: La Nouvelle Zélande doit vaincre la pression et le poids de l’Histoire

La Nouvelle Zélande qui a entamé aujourd’hui, face aux Tonga en match d’ouverture de « son » Mondial, sa reconquête des sommets après 24 ans sans succès en Coupe du Monde, devra avant tout réussir à contenir la pression qui l’entoure, décuplée par le poids des années et de l’organisation du tournoi à domicile.
Quel est le secret d’une telle infortune ? Depuis leur succès lors de la première édition en 1987, avec une victoire (29-9) en finale à l’Eden Park face à la France remportée par l’équipe des Grant Fox, Sean Fitzpatrick et John Kirwan – ce dernier devenu entraîneur du Japon – le trophée Webb Ellis se refuse obstinément aux Néo-Zélandais.
Aujourd’hui, c’était « le match d’ouverture du tournoi et pour le bien de la compétition, on pense à 1987, au match (d’ouverture) contre l’Italie (70-6) et à l’essai de John Kirwan » qui avait passé en revue toute la défense italienne, s’est souvenu l’actuel entraîneur des avants néo-zélandais, Steve Hansen.
« Si quelque chose de magique se passe pendant le match, le tournoi sera bien lanc? » a espéré Steve Hansen.
Depuis 1987, chaque échec possède sa particularité, de la curieuse intoxication alimentaire collective quelques heures avant la finale de 1995 remportée par l’Afrique du Sud à Johannesburg au « match du siècle » perdu face à la France en demi-finale à Twickenham en 1999.
L’Australie, pourtant régulièrement balayée au cours des nombreuses confrontations annuelles dans le cadre du Tri-Nations, s’est elle aussi complu dans le rôle de bourreau des All Blacks en Coupe du Monde, avec David Campese en chef d’orchestre en demi-finale en 1991 et Elton Flatley au même stade du Tournoi en 2003.
Et la France, cette vieille ennemie, a porté le coup de grâce dès les quarts de finale en 2007 (20-18), ce qui valu quelques menaces de mort à l’arbitre anglais Waynes Barnes, coupable d’avoir oublié un en-avant sur un essai français.
Pas pareil en match ?liminatoire
Pour de nombreux acteurs ou observateurs, la clé de ces échecs répétés réside dans l’incapacité des Néo-Zélandais à résister à la pression dans les matches couperets, mal préparés dans leurs provinces respectives par le Super 15, compétition fermée sans relégation ni réelle pression avant les phases finales.
« Les All Blacks, je pr?f?re jouer contre eux dans des matches ? ?limination directe. Parce qu’en tourn?e, ils jouent lib?r?s, ?a joue dans tous les sens, le soutien arrive de partout. En match ?liminatoire, ce n’est pas pareil » a relevé le 3e ligne du XV de France Imanol Harinordoquy, qui s’apprête à retrouver les All Blacks en poule le 24 septembre à l’Eden Park.
Malgré les sourires affichés lors des conférences de presse, la pression pouvait se lire sur les visages des All Blacks lors de la cérémonie de bienvenue en leur honneur dans le centre-ville d’Auckland, devant 3.000 supporteurs le 3 septembre. En plus de l’obligation de résultats, la Nouvelle Zélande, pays de 4 millions d’habitants, s’est saignée pour accueillir le Mondial et a connu l’horreur des tremblements de terre successifs à Christchurch (181 morts en février).
L’entraîneur Graham Henry, déjà aux commandes de l’équipe en 2007, a concocté le groupe le plus expérimenté de l’histoire des All Blacks pour reconquérir le trophée. Cinq des trente joueurs (Carter, McCaw, Mealamu, Muliaina, A. Williams) disputeront leur troisième Coupe du Monde après avoir connu les échecs de 2003 et 2007. Dès aujourd’hui face aux Tonga, il ne leur sera pardonné aucune erreur.

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