Le Medical Council ignorait jusqu’à récemment que le Dr Tapash Saha, qui exerce dans le privé sur la base d’une temporary registration, avait été trouvé coupable de délit criminel par le Bristol Crown Court. Fort du statut de nationalité mauricienne qu’il vient d’obtenir, le médecin étranger demande un enregistrement permanent. Le MC, qui examine en détail son dossier, attend cependant un avis légal. Cette affaire est très commentée depuis quelques jours dans la profession médicale.
Le Dr Tapash Saha exerce en ce moment comme spécialiste dans une clinique privée de la capitale. Il a fait le 15 janvier 2007 une demande de temporary registration. D’après la loi, pour être enregistré comme spécialiste il faut obligatoirement l’être comme general practitioner. À la section « Registration » de la Medical Council Act of Mauritius, on peut lire : « The person may be registered as general practitioner if he is of good character and has not been convicted of an offense in any country involving fraud or dishonesty. »
Cependant, le Dr Saha a été trouvé coupable le 29 octobre 2004 par le Bristol Crown Court pour agression sexuelle sur une de ses collègues alors qu’il travaillait au St Michaels Hospital. Cette affaire a été répercutée dans les médias britanniques ce jour-là. On peut, entre autres, lire sur le site de la BBC News : « A gynaecologist from Scotland has been found guilty of indecently assaulting a colleague at a hospital in Bristol. The jury at Bristol Crown Court found Dr Tapash Saha, 43, guilty after he groped and massaged a woman doctor at St Michaels Hospital in August 2002. » On y trouve aussi un large extrait du contenu de la déposition de la plaignante en cour : « The female doctor said she first became suspicious of Saha when she caught him watching a pornographic film in the doctors’ mess room. On the second night the pair worked together the woman fell asleep in the room, and awoke to find Saha’s hands smothering her face. “Dr Saha said relax because he was giving me a massage”, she said. »
Après avoir purgé une peine d’emprisonnement de neuf mois, qui a pris fin en juillet 2005, le Dr Saha a aussi été suspendu jusqu’au février 2006 de ses fonctions comme médecin par le General Medical Council de l’Angleterre. Depuis au moins quatre ans il poursuit sa carrière de gynécologue à Maurice. Les responsables du Medical Council (MC) affirment qu’ils n’étaient pas au courant de cet épisode du passé professionnel du médecin au moment de l’octroi de son temporary registration en 2007. « At the time, Dr Tapash Saha had applied for a temporary registration, the Medical Council was not aware of the imprisonment referred to in your question. Besides, he had produced a “Certificate of Good Standing” issued by the General Medical Council (UK). The said certificate made no mention of the imprisonment for the criminal offence committed by Dr Tapash Saha », répond le Dr Keshaw Deepchand, registrar, dans une communication écrite ce matin au Mauricien.
Selon nos informations, le médecin concerné a obtenu il y a quelque temps la nationalité mauricienne, d’où sa demande faite au MC pour l’obtention d’un permanent registration. C’est à partir d’une lettre qui lui est parvenue il y a quelques temps que l’Ordre des Médecins a appris que le demandeur a déjà fait de la prison. Les responsables de l’organisme de contrôle de la profession médicale ne sont pas indifférents aux nombreux commentaires et interrogations de médecins du public et du privé à ce sujet.
Interrogé par Le Mauricien sur la position du MC face à cette nouvelle requête du médecin étranger, le Dr Deepchand explique : « Dr Tapash Saha has recently submitted an application for a “full” registration as a specialist. The Medical Council is studying the application of Dr Tapash Saha. A decision on his registration would be taken by Council after considering the “antecedent” of this doctor. »
Le Medical Council dans une situation embarrassante
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