Le docteur Conrad Murray, jugé à Los Angeles pour la mort de Michael Jackson, a administré au « roi de la pop » des quantités de sédatifs beaucoup plus importantes que ce qu’il avait déclaré à la police, a assuré jeudi à la barre un expert anesthésiste.
Michael Jackson a succombé le 25 juin 2009 à une « grave intoxication » de propofol, un puissant anesthésiant qu’il utilisait à domicile comme somnifère, avec la complicité du Dr Murray, aujourd’hui jugé pour homicide involontaire.
Deux jours après la mort du chanteur, le Dr Murray avait déclaré à la police qu’il lui avait administré en intraveineuse deux doses de 2mg de lorazepam et deux doses de 2 mg de midazolam, deux sédatifs qui ont « contribué » au décès.
Le chanteur n’arrivant pas à dormir, il lui avait ensuite administré 25 mg de propofol, avant de sortir « deux minutes », selon lui, pour aller aux toilettes. A son retour, le chanteur ne respirait plus.
Selon le Dr Steven Shafer, anesthésiste et spécialiste mondialement reconnu du propofol, le Dr Murray a administré au chanteur quatre fois plus de propofol qu’il ne l’a reconnu, soit 100 mg.
« C’est le seul scénario qui puisse conduire à une concentration de propofol cohérente » avec les 2,6 microgrammes par millilitre trouvés dans le sang de Michael Jackson, a-t-il dit.
Par ailleurs, compte-tenu du métabolisme de cet anesthésiant, le fait que le chanteur ait eu une telle concentration de propofol dans le sang signifie « qu’il est mort alors que l’infusion de propofol était en cours ».
Si l’injection avait cessé avant la mort, « le niveau de concentration aurait baissé très rapidement », a-t-il précisé.
Il a également qualifié de « scénario fantaisiste » l’hypothèse de la défense du Dr Murray, selon laquelle le chanteur se serait auto-injecté une dose supplémentaire — et mortelle — de propofol en l’absence de son médecin.
« On ne peut tout simplement pas se réveiller d’une anesthésie et être capable de se faire une auto-injection », a-t-il dit.
Il a aussi battu en brèche l’autre hypothèse de la défense, qui assure que le chanteur aurait également avalé huit comprimés de lorazepam. Selon lui, la quantité du sédatif trouvée dans l’estomac du chanteur est très faible, incompatible avec l’ingestion de huit comprimés.
En revanche, les concentrations de lorazepam trouvées dans le sang semblent indiquer que le Dr Murray a administré — en intraveineuse, cette fois — beaucoup plus que les deux doses de 2 mg évoquées avec la police.
Pour lui, ce sont probablement 10 doses de 4 mg qui ont été données au chanteur, entre minuit et 5H00 du matin.
Le Dr Shafer est le dernier témoin appelé à la barre par l’accusation. Il doit être interrogé vendredi par la défense, avant que cette dernière n’appelle ses propres témoins, probablement pas avant lundi.
Le Dr Murray, âgé de 58 ans, risque jusqu’à quatre ans de prison en cas de condamnation.
PROCES US: Le Dr Murray a menti sur les quantités de sédatifs données à Michael Jackson
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