Les intervenants qui se sont exprimés sur ce sujet, au Centre Idrice Goomany, ont d’emblée reconnu la sensibilité de la question. Celle-ci, ont-ils dit, peut déclencher divergences et passion. Mais d’une seule voix, ils ont fait passer un message: la révision du Best Loser System ne divisera pas la communauté musulmane de Maurice.
Toutefois, la sortie du ministre du Travail, Shakeel Mohamed, contre l’ancien président de la République, Cassam Uteem et ses remarques sur l’intervention de Reza Uteem, qui représentait le MMM sur l’estrade, ont rapidement suscité la colère d’une bonne partie de l’assistance. Celle-ci, impatiente de connaître la position du Parti travailliste: représenté par le ministre Mohamed, devait bruyamment et sur le ton de la menace lui reprocher ses propos et lui demander de, « koz kozé ki bizin kozé », ou encore de présenter ses excuses. Le Maulana Haroon Assen et l’Imam Luckheea ont pu ramener le calme dans la salle, avant que Shakeel Mohamed ne reprenne la parole sans pour autant convaincre l’auditoire avec sa proposition pour « améliorer la formule du Best-Loser System de passer de 11 à 15 sièges », pour que les minorités et la communauté musulmane « gaynn plis ». Une proposition rejetée d’emblée par ceux venus écouter les orateurs.
« Enn pe dir touy li, lot pe dir les li al mor. »
A vendredi soir, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, selon Shakeel Mohamed, de même que le leader de l’oppositon, Paul Bérenger, avaient une position définie sur l’avenir du BLS : « Enn pe dir touy li, lot pe dir les li al mor. » Mais s’agissant du rapport Carcassonne, Shakeel Mohamed a fait ressortir que dans la lettre que le Premier ministre avait envoyé à celui-ci, il lui a demandé de ne pas oublier de prendre en considération la représentation des minorités au Parlement.
De Reza Isaak, à Showkatally Soodhun, Yousouf Mohamed, Reza Uteem, Cehl Meeah, Sidick Chady, Raouf Bundhun, et les dignitaires religieux cités plus haut, ils ont tous salué la mémoire de Sir Abdool Razack Mohamed avant de se prononcer pour le maintien du Best Loser System. S’appuyant sur des faits historiques et qui ont marqué la politique de Maurice avant et après l’Indépendance, les différents intervenants ont expliqué que le BLS est « un acquis » qui garantit la représentativité des minorités du pays, dont la communauté musulmane en fait partie, au Parlement. « S’il faut retirer le Best Loser System pour décommunaliser le système électorale, dans ce cas, il faudrait décommunaliser les nominations et autres promotions. Mo aksepte lerla ki pena okenn minis musulman, me kompetan », devait déclarer Reza Isaack. Pour sa part, Sidick Chady a exprimé sa crainte que la proportionnelle ne fasse pas de place à des candidats musulmans. Pessimiste, Yousouf Mohamed pense « que l’heure est très grave ( ) Be on your guard! » Et devait dire dans le ton de la confidence: « Si Navin Ramgoolam arrive à convaincre la communauté musulmane, y compris mon fils mo leker pou kase. » Le BLS, dit-il, profite aussi à la communauté créole et permet aux minorités d’avoir recours à leurs députés élus par ce système quand elles se sentent lésées. De « pa tous nou BLS », prononcé par Raouf Bundhun à l’assurance que le « MSM dan parlman pa pou le ki anlev BLS » donnée par Showkatally Soodhun, à l’affirmation de Reza Uteem sur la position du MMM « ki depi 85 pe konbat pou ki reform elektoral amen plis demokrasi ( ) pa bisin tous BLS pou fer proporsionel », à la requête de Cehl Meah qui somme aux politiques « de ne pas trahir Sir Abdool Razack Mohamed » tous, à leur façon, ont plaidé pour le maintien du Best Loser System pour garantir l’équilibre au Parlement.
RÉFORME ÉLECTORALE:Les parlementaires musulmans disent non à l’abolition du BLS
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