On sait que la couverture de la campagne électorale de Rodrigues par la MBC est scandaleuse. Elle ne diffuse que du politiquement correct pour le gouvernement en place choisi par son directeur-général qui est sur place pour vérifier si ses instructions sont suivies à la lettre. Les journalistes locaux ne couvrent pas l’élection. Ce sont des journalistes venus de Maurice – qui connaissent forcément moins les acteurs et le terrain – qui le font. Ce sont les trois radios privées de Maurice qui font le travail de la station nationale: donner aux Rodriguais le maximum d’informations sur la campagne et les programmes de tous les partis.
Ce travail d’information ne semble pas faire plaisir à l’Independant Broadcasting Authority, qui n’a d’indépendant que le nom. Elle a fait parvenir aux directions des trois radios privées une correspondance leur demandant le détail des programmes qu’elles comptaient réaliser et diffuser depuis Rodrigues. Cette correspondance demandait aussi les noms des journalistes devant aller couvrir les élections, leurs adresses, leurs numéros de téléphone et leurs numéros de chambre d’hôtel. En vertu de quel texte de loi l’IBA doit-elle être informée d’avance du contenu des programmes qu’une radio va diffuser ? Pour quelle raison est-ce qu’une autorité responsable de la surveillance du respect des lois de l’audiovisuel a besoin d’avoir les noms, les numéros de téléphone portables et les numéros de chambre des journalistes ? Est-ce que les officiers de l’IBA – il paraît qu’ils sont actuellement quatre à Rodrigues – ont pour mission d’aller vérifier ce qui se passe dans les chambres des journalistes en déplacement ?
Mais les nouveaux « pouvoirs » de l’IBA ne s’arrêtent pas là. L’autorité a demandé des explications à Radio One pour ne pas lui avoir communiqué le titre et le contenu d’un de ses programmes en direct. Il semblerait que l’IBA se soit arrogé le pouvoir de décider ce qui doit ou ne doit pas être diffusé sur les ondes d’une radio privée. Le fait de ne pas avoir informé l’IBA de la diffusion de son émission de samedi matin, Polémiques, risque de valoir à Radio One une contravention. Il serait intéressant de savoir combien de contraventions ont été servies à la MBC pour sa couverture plus que partiale de la dernière campagne électorale à Maurice. Vous ne trouvez pas que cette manière de faire ressemble curieusement à la manière de fonctionner du KGB d’avant la chute du mur de Berlin ?! Mais ce n’est pas tout. Des représentants de l’IBA en déplacement à Rodrigues ont « demandé » à assister au déroulement de l’émission Nou la voix, nou la terre de Radio Plus, toujours diffusé depuis Rodrigues.
Depuis quand est-ce qu’une autorité chargée de vérifier si les radios privées respectent les lois peut intervenir dans la mise en place, l’organisation et le déroulement d’une émission de radio ? L’IBA est une autorité de surveillance, pas un bureau chargé de faire la programmation des radios. J’ai écrit cette semaine que le fonctionnement de la MBC à Rodrigues faisait penser aux radios télévisions nationales des républiques bananières. Avec son comportement à Rodrigues, l’IBA n’a rien à envier à la MBC.
AUDIOVISUEL: Quand l’IBA se comporte comme le KGB
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