Firoz Ghanty poursuit sa rupture d’avec les conventions dans …Suite. Le plasticien aborde une nouvelle période et use de l’absurde et du non-sens dans ses créations pour se libérer du connu.
Ne voir aucune correspondance entre …Suite et Aizenma Theory, même si les deux expos des frères Ghanty se tiennent en simultané et partagent le même lieu. Les deux plasticiens ne sont pas dans une complicité de création. Néanmoins, une cohérence est notée dans les travaux de ceux qui se qualifient de jumeaux philosophiques; deux individus différents mais ayant en commun un parcours de réflexions. Ce qui n’empêche pas que physiquement, leurs travaux soient distincts.
Ruptures.
Pourquoi une suite à Ruptures ? …Suite de Firoz Ghanty rompt avec une période pour en aborder une autre. Ce n’est pas une cassure abrupte où l’on change du tout au tout. On assiste dans la présente expo aux prémices de choses nouvelles, tout comme l’on reconnaît des traces d’une précédente période. L’absurde et le non-sens sous-tendent cette série de créations dévoilée à la Maison Ghanty. Des éléments a priori disparates sont confrontés pour faire jaillir une esthétique. Une expression artistique qui n’a d’autre message que l’oeuvre elle-même.
Cheminement vers une nouvelle période implique changements tant dans la réflexion que dans l’élaboration. En fieffé anticonformiste, Firoz Ghanty prend plaisir à casser ce qui est connu. Il paraphrase Krishnamurti, en disant vouloir se libérer du connu. “J’ai passé ma vie, consciemment ou inconsciemment, à, tout le temps, tout remettre en cause.” Un crâne monstrueux dévisageant une femme aux traits harmonieux, et une croix inversée disposée entre eux deux; un ensemble ludique aux yeux de l’artiste qui use de l’absurde et du non-sens pour susciter la réflexion. Une création facétieusement intitulée Poezi.
Absurde.
Firoz Ghanty laisse entendre que la dialectique est, pour ainsi dire, sa religion. Autrement dit, une méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions et à chercher à les dépasser. Ce qui expliquerait le recours à l’absurde et au non-sens afin de susciter une réflexion qui permettrait de transcender les situations insensées dépeintes. “J’essaie de communiquer ce que je pense dans mes travaux; non pas ce que je ressens. Je suis dans une réflexion philosophique et ésotérique.”
La part d’inconscient et de subjectivité n’est pas pour autant minorée dans l’élaboration des dix-sept pièces accrochées. Une subjectivité fort éloquente dans la création intitulée Lavabo, et qui ne saurait mentir sur la nature des expressions féminines dessinées aux traits. Mais allez savoir ce que vient faire un schéma de lavabo dans cette oeuvre ?
…Suite est visible jusqu’au 15 juin (sauf les dimanches) à la Maison Ghanty, Cascadelle, Beau Bassin.
FIROZ GHANTY: Non-sens plastique
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